L’étudiant se fait escroquer de 390 000 F Cfa

Louis sera obligé de poursuivre ses études au Sénégal. Malgré sa préinscription, il ne pourra pas voyager car il a perdu toutes ses économies à cause d’une bande de rabatteurs.
Louis Unconia ne verra pas de sitôt les prairies canadiennes. La faute à une bande de malfrats qui s’est emparée de tout son argent épargné. C’est un étudiant qui, après avoir obtenu une préinscription, s’est rapproché de Sory Fofana, un ami de son frère. Ce dernier devait l’aider à se doter d’une attestation bancaire et de bulletins de salaire pour obtenir un visa. ‘‘J’ai versé la somme de 390 000 francs à Sory Fofana et le versement s’est fait en trois tranches : d’abord 250 000, puis 100 000 et enfin 40 000 francs. Mais lui, il m’a remis de faux papiers et lorsque je m’en suis rendu compte, je lui ai demandé de me restituer tout mon argent. Ce qu’il a catégoriquement refusé, allant même jusqu’à mettre mon numéro sur liste noire pour ne pas me parler’’, déclare le jeune étudiant désemparé d’avoir soudainement perdu toutes ses économies.
Son rabatteur, Sory Fofana, n’étant pas en mesure de confectionner ces documents, s’est approché d’un dénommé Matar Diagne. Celui-ci va encaisser 225 000 F qu’il va remettre à un autre étudiant et gérant de Wari, Aly Diaw Diop. D’après le procureur, c’est Aly Diaw le ‘’cerveau central’’ de toute cette affaire, car c’est lui qui connaît en personne le vrai coupable, un certain Mamadou Seck, qui est d’ailleurs toujours en liberté. ‘‘C’est vrai que j’ai des comptes bancaires dans différentes banques, mais je ne détiens pas la somme de 45 000 dollars qui figure sur ces papiers. Matar m’a confirmé l’authenticité des papiers, mais personnellement, je les ai pas regardés’’, confie Fofana qui affirme n’avoir aucunement l’intention de rouler son ‘‘frère’’ dans la farine.
Quant à Matar Diagne, il confirme que Sory Fofana lui a bel et bien remis la somme de 225 000 francs, accompagnée de la photocopie de sa pièce d’identité. L’affaire semble un peu compliquée car la somme d’argent versée a transité par tous les concernés. ‘‘Matar Diagne m’a appelé pour me faire part de la situation et m’a donné 225 000 francs que j’ai par la suite remis à Mamadou Seck, pensionnaire d’un cabinet d’affaires qui devait se charger de tout’’, rétorque Aly pour sa défense.
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a assimilé les prévenus à des rabatteurs. Cependant, il n’a pas manqué d’avertir Louis Unconia qui aurait utilisé les faux papiers et les risques qu’il encourt. Il demande enfin au juge de leur appliquer la peine qui sied. Me Aly Ndiaye, un des avocats de la défense, a axé son allocution sur l’absence de contacts entre les différentes parties. ‘‘Le seul tort que mon client aurait commis, c’est de mettre en rapport deux parties. Il ne connaît même pas la partie civile. Donc, on ne peut pas parler d’association de malfaiteurs. Il n’a non plus commis de délit d’escroquerie car il n’y a aucun acte matériel qui le prouve’’, fulmine la robe noire. Son confrère, Me Pape Diop, abonde dans le même sens. ‘‘Rien ne prouve qu’ils se sont constitués pour commettre ce délit. D’ailleurs le vrai coupable, Mamadou Seck, est toujours en liberté. Tous ces gens n’étaient même pas au courant du faux’’, poursuit-t-il. Il demande au passage la relaxe pure et simple de ses clients.
Apres avoir écouté attentivement toutes les plaidoiries, le président du tribunal va rendre son verdict vendredi 22 septembre prochain.
CHEIKH DIOP (STAGIAIRE)







