Publié le 29 Aug 2019 - 21:28
APRES LA SORTIE DU MINISTRE SUR LES 500 T DE DECHETS TOXIQUES

Les populations exigent la délocalisation de l’usine Senchim

 

La sortie du ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall, annonçant l’incinération des 500 tonnes de déchets toxiques stockées à l’usine Senchim, est loin de satisfaire la population riveraine. Elle veut être débarrassée de l’usine pour de bon.

 

La semaine dernière, le ministre de l’Environnement et du Développement durable (Medd) Abdou Karim Sall a effectué une visite dans les locaux de l’usine Senchim sise à Thiaroye. Il a annoncé, à l’occasion, l’incinération des 500 t de produits toxiques qui y sont stockées. Mais les populations ne veulent pas qu’il s’en arrête là.

Regroupées au sein du Collectif des habitants de la cité Famara Ibrahima Sagna, elles ne souhaitent qu’une chose : la délocalisation de l’usine.

Les habitants veulent aussi être associés, désormais, aux négociations et ne plus être de simples observateurs, alors que c’est leur santé qui est concernée.  

Lors d’un point de presse, ce dimanche, le président du collectif a soutenu qu’ils sont prêts à tout, pour obtenir gain de cause. Moussa Badji et ses voisins estiment que ce que leur propose le ministre est insuffisant. ‘’On ne veut pas qu’on ferme juste l’usine. C’est de la poudre aux yeux. L’usine doit mettre fin à son stockage et à la commercialisation de ses produits. Nous sommes debout pour faire face à cela. Ce n’est plus une question de la cité, mais de tout un département. On est déterminé à obtenir gain de cause. Sinon, on va nous entendre. C’est tout le département qui est concerné. Le site doit aussi faire l’objet de désinfection’’, a déclaré M. Badji.

Selon lui, le danger est toujours là. Les populations redoutent une explosion aux conséquences incalculables. D’ailleurs, font-elles remarquer, il y a des usines qui fabriquent des produits alimentaires dans les environs.

Conséquences

Selon le président du collectif, un examen attentif de la situation leur a fait aboutir à des constats. Il y a une pollution constante, sans répit de l’atmosphère de leurs quartiers et environs. Il s’y ajoute les émanations chimiques ‘’nauséabondes’’ et ‘’insupportables’’ qui irritent les yeux, les narines, la gorge, les oreilles et la peau. A cela s’ajoute un processus de dégradation continuelle qui s’est installé avec des conséquences néfastes sur les plantes et les animaux domestiques.

A l’entendre, les plus exposés sont les femmes enceintes, les enfants et les personnes du 3e âge. ‘’Nombreux sont les habitants de notre localité qui souffrent de maux de tête, d’irritations des narines et des yeux, d’oreilles bouchées, de démangeaisons de la peau, de toux, d’écoulements nasaux persistants et gênants, d’éternuements... D’aucuns connaissent une perte d’appétit et, périodiquement, souffrent de troubles diverses : nausées, vomissements, insomnies, sensations de fatigue et d’angoisse’’, liste M. Badji.

Qui croit dur comme fer qu’il est impossible de ne pas établir une corrélation étroite de ces symptômes et la pollution de l’atmosphère causée par l’usine et ses émanations chimiques incommodes.

Il souligne que ces pesticides sont un poison qui s’accumule lentement, progressivement dans leurs organismes, surtout lorsque le temps est chaud et humide. Ce sont les poumons, l’estomac, le foie, la rate, les reins, le cerveau qui sont les plus frappés de lésions irréversibles. Selon toujours M. Badji, il y a des personnes qui sont mortes de ces émanations, même s’il n’a pas donné de chiffres. D’autres ont été dans l’obligation de déménager, sans parler de celles qui souffrent de terribles maladies.

CHEIKH THIAM

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