Publié le 20 Aug 2014 - 00:24
APRES LES EVENEMENTS A L’UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP

L’UCAD se vide de ses occupants 

 

4 jours après les violents affrontements qui ont endeuillé le campus de l’Ucad, les étudiants ont pris le parti de déserter les lieux. Hier, après qu’un mot d’ordre de grève illimitée a été décrété, ils ont continué à quitter les lieux.

 

Hier lundi, on se serait cru en week-end à l’Ucad. A la place du bouillonnement habituel, un calme plat régnait sur les lieux. Pour cause, depuis la mort de l’étudiant Bassirou Faye, les étudiants vident les lieux. Hier, le mot d’ordre de grève illimitée a accéléré ce mouvement de désertion du campus qui commence à sonner creux. Le constat était plus frappant dans les pavillons où les chambres sont presque vides. Le pavillon B, le plus touché par la répression policière, porte encore les stigmates des affrontements. Quelques étudiants étaient en train de ranger leurs affaires. Des femmes de ménage tentaient tant bien que mal de rendre les lieux habitables.

En effet, quatre jours après les faits, le spectacle est toujours aussi hallucinant. Il est 15h, derrière le pavillon B, des étudiants en rang retirent leurs cartes Ecobank et d’autres font des réclamations. Vêtu d’un tee-shirt rouge et d’un jean bleu, assis à même le sol, Souleymane Diamanka dit sa détermination et celle de ses camarades à aller au bout de cette grève. « Nous luttons pour une cause noble. Nous sommes obligés d’aller jusqu’au bout de cette affaire, sinon nous risquons de gâcher tout ce que nous avons construit. Ce n’est plus le moment de reculer. Il faut que les choses se rétablissent de façon définitive au sein de l’espace universitaire », dit-il. Son ami Tidiane Diallo interpelle l’Etat. « La question de la bourse est un point très sensible pour les étudiants. Cela a causé la mort d’un étudiant. Mary Teuw doit avoir la culture de la démission et partir. Car actuellement tout le monde réclame son limogeage ou sa démission. Il a échoué sur tous les plans. »

Eclairer la mort de Bassirou Faye

Dans l’après-midi, vers 16h, un flot incessant d’étudiants, bagages à la main, regagnent la grande porte du Campus. « Nous ne sommes plus en sécurité. En plus, la grève illimitée a été décrétée. Donc, il vaut mieux rentrer et attendre que la situation s’arrange. Et puis il faut que la mort de Bassirou Faye soit clarifiée », se désole Amadou Diallo. Même constat chez Djibril Diop, sac sur le dos, quittant le campus. « Il faut qu’une solution idoine soit trouvée. Une grande concertation doit être organisée pour régler ce problème de façon définitive. Je ne souhaite pas une année invalide, car cela ne nous arrange pas. A la faculté des Sciences et Techniques, l’année a été normale, mais nous sommes dans l’obligation de nous unir avec ceux des autres facultés pour restaurer la paix au sein de l’espace universitaire. D’autant plus que l’étudiant tué est de notre faculté», dit-il.   

Mary Teuw Niane, l’indésirable

Aujourd’hui, s’il y a une unanimité au sein de l’université, c’est à propos de la démission ou du limogeage de Mary Teuw Niane. Jamais un ministre de l’Enseignement supérieur n’a cristallisé autant de haine. Les étudiants interrogés s’étranglent presque lorsqu’ils parlent de lui. «Les mots me manquent pour qualifier cet homme qui est la cause principale de la mort de Bassirou Faye et de tous les blessés durant ces affrontements. Si Macky Sall veut rester au pouvoir, il n’a qu’à limoger ce ministre qui ne lui cause que des ennuis », conseille Djibril Diop.

Pour permettre des négociations rapides et un retour à la normale, ils sont unanimes pour demander la même chose. « Pas de Mary Teuw pour gérer nos Universités. On n’a plus besoin d’un gars pareil. Il a mis notre avenir en jeu. L’année est presque invalide. Vraiment on en souffre », regrette Diandian Ba, étudiant en géographie. Ces étudiantes, assises sur les bancs publics du campus, refusent de parler du ministre. A les en croire, c’est une personne qu’elles haïssent de toutes leurs forces.   

Samba Diamanka

 

 

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