Système santé Sénégal

‘’Place de la santé dans le nouveau référentiel Sénégal 2050’’. Tel était le thème du dîner-débat organisé avant-hier par l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD) en collaboration avec International Budget Partner (IBP).
Lors de cette rencontre, Aïssatou Fall Diallo, administratrice des services de santé et coordinatrice de la cellule économie du ministère de la Santé et de l'Action sociale, qui traitait le sous-thème ‘’Orientations de la santé dans l’agenda Vision 2050’’, a confié que les enjeux du système de santé sénégalais sont les insuffisances structurelles actuelles à travers l’offre de soins : insuffisance de personnel qualifié et leur inégale répartition, déficit en équipements et infrastructures, disparités territoriales (inégalités marquées entre zones urbaines et rurales dans l'accès aux soins essentiels), financement fragile (forte dépendance aux ressources extérieures et aux paiements directs des patients), couverture sanitaire universelle incomplète, un double fardeau sanitaire qu’est la persistance des maladies transmissibles et l’émergence des maladies non transmissibles.
Elle a parlé aussi de la gouvernance, symbolisée par la fragmentation institutionnelle, la faiblesse du système d'information et de gestion au niveau des programmes de santé. Les principaux défis, d’après elle, sont la gouvernance (renforcer à tous les niveaux, approche par pôles), le financement (augmentation des ressources domestiques), les ressources humaines (développement, répartition équitable), la prévention (renforcer la promotion de la santé et la protection sociale) et les infrastructures (mise aux normes, relèvement du plateau technique).
...Les priorités de la santé, d’après elle, sont le renforcement de la promotion de la santé et de la prévention, le développement de l’industrie pharmaceutique locale, le renforcement de la gouvernance du secteur à tous les niveaux, la digitalisation intégrale du système de santé et d’action sociale, le renforcement de la sécurité sanitaire nationale et internationale, la disponibilité permanente des médicaments et produits d’importance vitale jusqu’au dernier kilomètre, le développement, la bonne répartition et le maintien des ressources humaines de qualité à tous les niveaux, le relèvement du plateau technique, la responsabilisation et l’autonomie des territoires nécessaires pour une approche par pôles, l’augmentation des ressources domestiques et le rééquilibrage des ressources financières, la mise aux normes des structures de santé et d’action sociale et le renforcement de la protection sociale en santé.
Pour la Lettre de politique sectorielle 2025-2029 (LPS), elle a fait état d’un système de santé et d’action sociale de qualité, résilient et accessible à tout Sénégalais, quels que soient son lieu de résidence et son niveau de revenu, et ouvert aux usagers de la sous-région. ‘’Pour la LPS stratégique, il faut une amélioration de la gouvernance et la digitalisation intégrale du secteur, un développement de la prévention et de la promotion de la santé, une diversification de l’offre de soins de qualité et un renforcement de la protection sociale. Concernant la prévention et la digitalisation, il faudra une priorité à la prévention (vaccination, dépistage, éducation sanitaire, promotion de la santé, SDTP), la digitalisation intégrale des données pour un suivi en temps réel et l’interopérabilité des sous-systèmes avec le DHIS, la promotion de la télémédecine et des applications santé’’.
D’après elle, il faut également ‘’des stratégies pour le développement des ressources humaines à travers le développement d’un capital humain de qualité, uniformément réparti sur le territoire, pour garantir un accès équitable aux soins de santé pour tous les Sénégalais. Pour l’équité territoriale et les infrastructures, il urge d’optimiser la carte sanitaire, de construire ou de moderniser les infrastructures sanitaires dans chaque région et de déployer des unités mobiles dans les zones isolées.
Il nous faut un nouveau modèle économique qui sera axé sur l’assurance maladie nationale universelle, l’autonomisation des directions régionales de santé, le développement de partenariats public-privé et la mobilisation des ressources endogènes’’. En outre, elle a fait état du renforcement de la gouvernance et de la coordination intersectorielle ; de l’amélioration de la prévention des maladies et de la résilience aux changements climatiques ; de la mobilisation accrue des ressources domestiques avec un accent sur les financements innovants ; de la mise en œuvre du Compact Santé ; de la promotion du financement basé sur la performance ; de l’amélioration des dispositifs de suivi-évaluation et du renforcement de la gestion des données par une digitalisation intégrale.