Publié le 21 Jul 2019 - 02:19
ARRESTATION DE GUY MARIUS SAGNA

Le Frapp condamne et menace

 

L’arrestation de l’activiste Guy Marius Sagna est vue par le Frapp comme une stratégie politique qui vise à l’empêcher de parler aux Sénégalais. Le front entend user de tous les moyens pour le faire libérer.

 

Depuis mardi dernier, l’activiste Guy Marius Sagna faisait la navette entre la cave du tribunal de Dakar et le commissariat central de Dakar. Hier, il a été envoyé à Rebeuss par le juge, pour le délit de fausse alerte (voir ailleurs). Après son arrestation et son déferrement au parquet par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) crie à l’arbitraire.

Hier, dans la matinée, lors d’un point de presse, ils ont soutenu que cette arrestation n’est sous-tendue par aucune base légale et n’est soumise à aucune procédure judiciaire régulière.

De l’avis d’Alioune B. Mboup, elle est ‘’arbitraire’’ et constitue une ‘’violation’’ des dispositions de la Constitution sénégalaise, de la Déclaration des Droits de l’homme, etc. ‘’Il est constant que l’arrestation et la détention de Guy Marie Sagna sont consécutives à des opinions librement et légalement exprimées, reposant sur une vérité imparable, réelle et connue de tous. Son arrestation est une stratégie politique, afin de l’empêcher de parler aux Sénégalais. Le seul argument de l’Etat du Sénégal, qui tient à la nature politique de la détention, est d’autant plus contraire aux dispositions des instruments internationaux que l’objectif visé par ces instruments est justement de protéger les individus contre ce type de privation de liberté’’, fulmine M. Mboup.  Selon qui, deux types de Sénégalais se font face. Les uns, proches du pouvoir, sont couverts par le ‘’parapluie’’ étatique qui permet de les absoudre de l’infraction la plus banale à celle la plus élevée.

‘’Si Aliou Sall, accusé du plus grand scandale du pays depuis l’indépendance, Yakham Mbaye, insulteur public sur Internet, et Rama Macky qui annonçait l’assassinat d’un étudiant ne sont pas inquiets, c’est parce que nous avons une justice retenue par le président de la République Macky Sall’’, dénonce M. Mboup. Qui rappelle que la résistance à l’oppression est un droit constitutionnel garanti.

Pour faire face à ce qu’il appelle du ‘’banditisme d’Etat’’, le Frapp se dit prêt à en découdre avec les tenants du pouvoir, et advienne que pourra. Sur ce point, Daouda Guèye soutient que personne n’est plus à l’abri. ‘’Le procureur veut qu’il craque pour dire des choses qui pourront lui coûter un procès. Ce qui se passe dans ce pays est grave. Personne n’est à l’abri. On doit rester debout. Les autorités s’agitent, car elles sentent leurs intérêts menacés. Son arrestation ne tient pas la route. Elles doivent le libérer pour qu’il rentre chez lui. Mais nous allons faire face, car trop, c’est trop’’, tonne M. Guèye.

Qui conclut, en disant : ‘’Puisque nous avons en face de nous un banditisme d’Etat, des gens qui sont rancuniers, on ne se laissera pas faire. Nous avons notre plan d’action que nous comptons mener. Ils ont des méthodes non conventionnelles ; nous allons répondre par les mêmes. Nous ne reculerons devant rien pour obtenir sa liberté, dans les plus brefs délais. Il faut que cela soit clair.’’

Par ailleurs, Daouda Guèye a précisé que la plateforme Ar Li Nu Bokk a suspendu brièvement ses activités, à cause de la finale de la Can, mais aussi du décès d’Ousmane Tanor Dieng.

CHEIKH THIAM

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