Publié le 17 Jul 2015 - 17:54
ARRESTATION DE TROIS JOURNALISTES

Les raisons d’un cafouillage d’Etat

 

Retour sur l’affaire qui défraie la chronique depuis 72 heures. Il s’agit bien sûr du dossier des trois journalistes, deux de L’Observateur et un du Quotidien. Selon des sources dignes de foi, ils devraient bien quitter l’univers glauque de la Cave du Palais de Justice de Dakar où ils passent la journée depuis 48 heures, pour retrouver une liberté… Même officiellement provisoire. En tout cas, s’il n’y a pas de changement de dernière minute, le ministre de la Justice Me Sidiki Kaba a été instruit, pour ce qui relève du ministère public, de desserrer l’étau autour des trois journalistes. Le Procureur devrait sans doute être sensibilisé davantage. Lui qui, sans en donner l’air, apparaît comme un ‘’faucon’’ dans cette affaire. On ne sait d’ailleurs pour quelle raison puisque ce dossier est on ne peut plus ‘’farfelu’’.

On voit en effet très mal comment les écrits que tout le monde a parcourus peuvent faire trembler les  fondements d’un Etat aussi solidement assis que le Sénégal. Personne ne comprend en effet. Ce qui est sûr, c’est que cette affaire qui date de plus de trois mois a été réactivée subitement. Par qui ? Nous savons que l’Armée avait déposé une plainte, à la suite d’un Conseil de sécurité au cours duquel les autorités s’étaient plaintes de l’article incriminé de L’Obs. A l’époque d’ailleurs, l’affaire Thione Seck n’avait pas encore éclaté pour qu’on pense une seule seconde au Quotidien. Et des instructions avaient été données pour qu’il y ait une suite.

Aussi l’Armée avait-elle porté plainte. Mais curieusement, rien ne se passe au parquet. Le Procureur prend visiblement son temps et les jours se suivent sans que les journalistes de L’Obs ne soient inquiétés. Pourquoi n’est-il pas passé à la vitesse supérieure à ce moment-là ? Mystère et boule de gomme. Est-il alors…à la recherche du temps…perdu ? En tout cas du côté du pouvoir, on semble bien se rendre compte que ce n’est pas une bonne publicité pour le Sénégal que d’arrêter trois journalistes au moment où Dakar est grouillante de la presse du monde du fait du procès Hissein Habré qui s’ouvre ce lundi. Car même si la liberté d’expression est loin d’être menacée au Sénégal, c’est en tout cas très cafouillé comme coup…

 

 

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