Publié le 10 Jan 2013 - 17:03
ASECNA À DAKAR

Le personnel sénégalais en a ras-le-bol

 

Le courant ne passe plus entre la direction générale de l’Asecna et le collège des délégués du personnel. En conférence de presse hier, les représentants des travailleurs ont dit en avoir marre de ‘’la discrimination et du dilatoire’’ dont ils feraient l'objet.

 

 

Malaise à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). Face à la presse hier, à Dakar, Lucien Mendy, délégué général du personnel, et ses camarades, ont tiré à boulets rouges sur la direction générale de la boîte accusée de dilatoire et de discrimination, surtout à l’égard ‘’du personnel sénégalais’’.

 

Selon les plaignants, la pomme de discorde porte sur les écarts non justifiés dans le traitement des catégories de personnel de l’agence et la prime exceptionnelle de bons résultats. ''C’est un profond malaise qui est ressenti par la catégorie du personnel, plus particulièrement les Sénégalais. Notre quotidien est marqué aujourd’hui par des soubresauts qui mettent en mal la cohésion. Les Sénégalais ne se sentent plus respectés'', a dénoncé Lucien Mendy. Mais, le mal semble beaucoup plus profond, d'après le délégué du personnel du siège de l’Asecna, Ahmadou Lamine Lèye, qui pointe un premier caractère discriminatoire lié au fait que les autres agents africains non expatriés et qui sont du personnel local sont mieux traités.

 

''Nous demandons à ce que nous soyons traités de la même manière que les autres membres du personnel local. Nous devons bénéficier d’une égalité de traitement devant les charges à caractère public“, a plaidé M. Lèye. Il en serait de même pour la prime de bons résultats : ''Quand la prime est de 150%, elle l’est pour tout agent. Mais l’administration considère que nous sommes redevables d’impôts. Si la prime est de 150%, les Sénégalais ne perçoivent même pas 99%'', peste le délégué syndical. Pour y faire face, ses camarades et lui comptent saisir les autorités, la direction générale des impôts et domaines et l’inspection générale du travail. Ils réclament aussi 100 millions F Cfa dus au personnel dans le cadre de la prime ‘’ISA complémentaire’’ et qui n’aurait pas été versée depuis 2005.

 

A en croire par ailleurs le délégué général du personnel, l’image de l’Asecna serait ternie à l’extérieur avec ''une perte de confiance sans cesse croissante auprès des fournisseurs. A l’interne, ajoute-t-il, les salaires et les frais de missions seraient payés en retard. “Nous en avons marre aujourd’hui et nous entendons saisir les autorités pour les mettre au parfum de ce qui se passe'', fulmine Lucien Mendy.

 

Le cas Gasparo !

 

Le collège des délégués du personnel de l’Asecna ne décolère pas en outre contre le nommé Lionel Gasparo, un Français recruté en charge des questions de sécurité. Les dirigeants syndicaux notent qu'il est ''censé intervenir en matière de sécurité'', mais installerait la psychose dans l’entreprise. ''Depuis que Monsieur Lionel Gasparo a mis les pieds à l’Asecna, nous ne nous sentons plus en sécurité. Il s’illustre par des actes d’une arrogance que nous n’accepterons pas'', tempête Lucien Mendy. Les délégués se plaignent aussi de sa ''complicité'' avec l’administration et de ''privilèges'' que celle lui a octroyés. ''Ce Monsieur [Gasparo] a été coopté par un contrat léonin'', peste M. Mendy. Les délégués syndicaux réclament qu’il soit mis ''un terme au contrat de Gasparo'' et à ''cette situation d’abus de biens sociaux''.

 

 

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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