Publié le 10 Oct 2021 - 20:30
ATTENTAT À LA PUDEUR ET CBV 

Le chef d’agence de la Lonase de Thiaroye traduit en justice par son employée 

 

 
Attrait à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, le responsable de l’agence de la Lonase de Thiaroye risque 6 mois d’emprisonnement ferme de prison. Il est traduit en justice par une de ses employés J.T. Badji, pour attentat à la pudeur et coups et blessures volontaires ayant entrainé une ITT de 10 jours. 
 
 
C’est une affaire abracadabrante qui a été évoquée hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. J.T Badji, mariée, dit avoir échappé de justesse à une agression sexuelle de la part de son supérieur hiérarchique. Ce dernier, répondant au nom de Abdou Kader Mbaye est chef d’agence de la Lonase de Thiaroye. Il est poursuivi pour attentat à la pudeur avec violence et coups et blessures volontaires ayant entraîné une ITT de 10 jours. A la barre, le prévenu a avoué avoir fait des avances à la dame. A l’en croire, celle-ci ne lui a pas dit qu’elle est mariée. « Dans ma tête, je me suis dit que mes avances ne lui sont pas indifférentes. Le jour des faits, je l’ai invitée à Toubab Dialaw. Comme point de rencontre, elle a proposé Sicap Mbao », narre le comparant.
 
Mais dit-il, à cause des embouteillages, la dame qui commençait à s’impatienter l’a rejoint à Thiaroye. Avant de rallier Toubab Dialaw, ils ont fait escale à Yène, si l’on se fie aux déclarations du prévenu. D’ailleurs, à ce propos, il raconte que, sur place, ayant étaient accueillis par le chef de village et un de ses oncles, il a demandé à la plaignante de se présenter comme une acheteuse à cause de son accoutrement. « Elle était en minijupe. Après avoir visité les terrains, on s’est rendu à l’auberge « Le Bonheur ». Toutes les pièces du rez-de-chaussée étant occupées, on est allé en haut », a-t-il expliqué.
 
Selon lui, à l’auberge la partie civile a commencé à trembler. Interrogée sur son comportement, elle lui a dit qu’elle avait été violée par son oncle, quand elle était petite. « Je lui ai même dit de me poignarder, si je la viole. Je ne suis pas violent. Je jure que je n’ai pas tenté de la toucher », s’est défendu Abdou Kader Mbaye. D’après lui, il a juste entendu la plaignante appeler à l’aide, quand elle était dans la salle de bain. 
 
Cette dernière, âgée de 30 ans, renseigne qu’elle est partie avec son patron, car, il lui avait dit qu’il se rendait à la banque. « C’est en cours de route qu’il m’a dit qu’il va m’offrir un terrain. C’est ainsi qu’il m’a proposé d’aller à Yenne. Il m’a ensuite invité chez lui. Comme il m’avait dit que sa femme avait accouché, récemment, j’ai saisi cette occasion pour lui rendre visite. J’ignorais que cet endroit était une auberge ». Poursuivant son récit, elle déclare : « je lui ai dit que j'étais mariée. Il m'a proposé de l'argent. Il m'a tirée vers une chambre et m'a jetée sur le lit. Il a ouvert sa braguette. A cause de mon affolement, il a m’a donné un couteau pour le poignarder ».
 
Selon elle, quand le prévenu a menacé de la tuer, elle l’a supplié de la laisser boire une dernière fois. Ce qu’il a accepté en allant vers son sac à main pour chercher la bouteille. « C’est en ce moment que je suis allée me réfugier dans la salle de bain. Je me suis accrochée  à la fenêtre, j'ai crié et les riverains sont venus à mon secours. Le gars qui m'a sauvé m'a amenée chez lui où mon mari m'a rejointe, ensuite, il m'a conduit à l'hôpital », témoigne-t-elle. 
 
Son avocat souligne que sa cliente a eu confiance en Abdou Kader Mbaye qui lui a fait croire que l’auberge était la maison de son oncle. Pour la réparation du préjudice causé à la partie civile, il a réclamé le franc symbolique. 
 
Dans son réquisitoire, le représentant du procureur de la République a estimé que si, la partie civile n’était pas en danger, elle n’aurait jamais tenté de sauter du 2e étage. « Votre attitude est irresponsable, en tant que chef d'agence, d’inviter vos employés à des rendez-vous galants », a-t-il asséné au prévenu. Qualifiant ce dernier de maniaque sexuel, le représentant du ministère a requis 6 mois d’emprisonnement ferme contre lui. 
 
Mais, Me Sy de la défense a répliqué que les préventions ne doivent pas pousser le ministère public à affabuler sur le prévenu. « Il n'a pas violenté, ni étranglé », a relevé la robe noire. Son confrère Me Saware de renchérir : « Elle s'est fait des égratignures en passant par la fenêtre ». Les avocats du prévenu ont sollicité la relaxe au bénéfice du doute. 
 
Le jugement sera rendu le 14 octobre prochain. 
 
MAGUETTE NDAO

 

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