Plusieurs chantiers à l'arrêt, entre Koungheul, Kédougou, Bakel et Kidira

Alors qu'on n'a pas fini de parler des problèmes du Train express régional et des vols spéciaux dans le cadre de l'opération “Dem Tabaski” avec l’AIBD SA, le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens (Mitta) devra aussi faire face à l'arrêt en cascade de plusieurs de ses chantiers.
Rien ne va plus dans le secteur des BTP. Les arrêts de chantiers ne cessent de se multiplier, plongeant des milliers de travailleurs dans le désarroi. Les derniers en date sont les chantiers de l'entreprise Arezki qui n'en peut plus d'accumuler les arriérés de paiement. “A vrai dire, l'État et les bailleurs leur doivent beaucoup d'argent. Actuellement, ce sont des centaines et des centaines de contrats qui ont été suspendus dans les différents chantiers de l'entreprise, dans les régions de Kaffrine, Kédougou, Tamba et Ziguinchor”, confie une source sous le couvert de l'anonymat.
A Koungheul, dans la région de Kaffrine, souligne un de nos interlocuteurs, Arezki était titulaire de trois lots (PCZA) ; à Kédougou, l'entreprise était attributaire des lots Maco-Kédougou et Kédougou-Musala. En sus de ces marchés, la société, souvent citée parmi les plus grandes du secteur, avait aussi en charge des lots Kidira-Bakel et Senoba-Ziguinchor, qui est en phase de finalisation.
“Mille deux cents emplois ont ainsi été arrêtés en cette veille de célébration de la Tabaski. C'est vraiment le désarroi chez les travailleurs et nous appelons l'État à faire un effort pour sauver ces emplois et relancer la machine” assure notre source non sans présenter quelques lettres de suspension de contrats.
Dans lesdits documents, l'employeur précise : “Nous vous informons, par la présente, qu'il sera procédé à la suppression progressive et successive de certains postes dans le chantier. Par conséquent, votre contrat à durée déterminée prendra fin à compter du... A cet effet, votre solde de tout compte (salaire et congés) et tous les documents y afférents vous seront remis.”
Le cas Arezki soulève des vagues d'inquiétudes
Mais ces difficultés sont loin d'être spécifiques à Arezki. Interpellé, Diaraf Alassane Ndao, responsable syndical dans le secteur des BTP, confirme : “Ce n'est pas seulement Arezki qui est concernée. C'est presque toutes les entreprises ; que ça soit CSE, CDE, Matière qui a réalisé tous les autoponts, Eiffage, aucune entreprise n'est épargnée. Partout, des chantiers sont arrêtés, les travailleurs envoyés au chômage. Les entreprises sont à genoux, ce qui fait que les travailleurs avec CDD soient envoyés en chômage technique”.
La situation, selon lui, est catastrophique et cela impacte tous les secteurs. Selon lui, il est capital que l'État paie la dette et permette la relance du secteur. “Je pense que ce qu'il nous faut, c'est des assises des BTP pour faire l'état des lieux et étudier les perspectives. Il y a énormément de problèmes qu'il faut prendre en charge. Il faut, pour ce faire, écouter les acteurs et arrêter la bureaucratie”, plaide le syndicaliste.
Mor AMAR