Publié le 18 Dec 2012 - 20:15
AUDIT PHYSIQUE ET BIOMÉTRIQUE DES AGENTS DE L'ÉTAT

Des cas suspectés dans le corps enseignant

 

Premier à être ciblé par l'audit physique et biométrique de la fonction publique lancé depuis le 30 novembre, le corps des enseignants présente des failles, objets de contentieux.

 

Les fraudeurs sont prévenus. Ils devront rembourser les salaires indûment perçus dans la traque des biens mal acquis étendue à la fonction publique. Première cible, le corps des enseignants, en audit physique et biométrique depuis le 30 novembre, présente des failles. ''On s’est rendu compte que beaucoup d’enseignants sont payés sans être dans les classes. On a détecté, par exemple, un fichier de 94 enseignants permanents dans les organisations syndicales sur un total de 54.

 

A l’heure actuelle, il y a 480 enseignants en situation irrégulière. Il sera question d’identifier ceux qui perçoivent un double salaire, par une approche positive'', a révélé le ministre en charge de la Fonction publique et du Travail, Mansour Sy, en conférence de presse hier à Dakar. ''Les enseignants épinglés de même que les agents de service qui les auront camouflés vont devoir payer le montant des salaires indûment perçus qui seront évalués à partir de la date établie'', a assuré le ministre.

 

D'autre part, à en croire le directeur général de l’Adie, Khassoum Wone, il y a 18 914 agents enregistrés pour l’heure sur un total prévu de 11 032 (hors armée, gendarmerie, administration pénitentiaire, police), soit un pourcentage de 17%. Il a noté que 1 932 d’entre les fonctionnaires répertoriés sont déjà en phase contentieuse, car ils ne figureraient pas dans le registre imprimé. ''S’il (l'agent concerné) n’est ni dans la valise biométrique qui recueille le matricule de l’agent et ses filiations, ni dans le registre imprimé, il sera renvoyé'', a averti M. Wone. ''Il n’y a pas lieu de s’inquiéter si on n’a rien à se reprocher'', a-t-il dit.

 

Conduit par le Ministère de la Fonction publique et du Travail, en partenariat avec l’Agence de l’informatique de l’État (Adie), l'audit vise à faire un toilettage du fichier des fonctionnaires qui serait truffé d’agents fictifs. A cet effet, le gouvernement a eu recours à une technologie de pointe pour pouvoir confronter les états du département de la fonction publique à ceux du ministère des Finances et d'autres démembrements étatiques. L'enjeu avec ce processus, dont le comité de pilotage est préside par le Premier ministre Abdoul Mbaye, serait de maîtriser les effectifs de la Fonction publique par le suivi de leur évolution qualitative et quantitative, de même que la masse salariale estimée à environ 440 milliards de F Cfa. Et cette première phase, qui doit durer 5 mois, concerne le corps enseignant.

 

''On s’est rendu compte que des agents qui émargent au niveau du ministère des Finances ne sont sur aucune liste des autres ministères. Pour cette première phase d’audit, nous avons mis en place un système de filtre qui vise à vérifier si le fichier réel (et) certifié correspond à celui des ministres de tutelle ou des chefs de service. Les ministères nous ont envoyé des listes que nous allons étudier'', a expliqué Mansour Sy. Dans le périmètre de l’audit, dont le budget est de 250 millions de F CFA, figurent également les agents fonctionnaires ou non, ainsi que ceux régis par les statuts spéciaux comme le personnel de l’Inspection générale d’État, des Douanes, des forces de police, de la magistrature, de l’ordre judiciaire, les journalistes agents de l’État, les catégories émergentes, les informaticiens.

 

Matel BOCOUM

 

 

 

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