Pas encore effective, selon les pêcheurs artisanaux
Le nouveau ministre de la pêche, Pape Diouf avait annoncé l’annulation des accords de pêche, dès sa prise de fonction. Mais selon le Collectif national des pêcheurs du Sénégal (CNPS), 17 bateaux étrangers sont encore présents dans nos eaux et la question des licences de pêche reste toujours obscure.
En effet, ces pêcheurs artisanaux veulent l’annulation de tous les accords de pêche avec l’Union Européenne. “Les autorisations sont une petite partie des conditions créées par l’ancien régime pour ouvrir nos eaux aux étrangers. La lumière n’est pas encore faite. Nous exigeons plus de transparence dans le processus d’attribution des licences de pêche avec la publication de la liste des bateaux nationaux et étrangers opérant dans nos eaux“, exige le CNPS.
Autres problèmes rencontrés par les pêcheurs, les coûts élevés des équipements, la hausse des prix de l’essence, du gasoil et des moteurs. Le bois pour la fabrication des moteurs est devenu rare, les prix des chevaux sont passés du simple au double et les gilets de sauvetage inexistants. La transformation artisanale est aussi soumise à d’énormes difficultés de même que les accords avec les autres pays de la sous région. “Nous sommes chassés comme de la peste dans les pays qui nous entourent, avec des garde-côtes qui tuent et confisquent notre matériel'', déplorent les pêcheurs artisanaux. Pour régler le problème que rencontre le secteur de la pêche, les pêcheurs artisanaux demandent plus de considération à leur égard et à l’endroit des femmes transformatrices, et la mise en place d’un cadre de concertation avec le ministère de tutelle “pour discuter sur les grandes lignes de la politique nationale de pêche“. “L’Etat profite des pêcheurs mais ne les aide pas. Si l’Etat ne fait rien pour nous aider, nous allons prendre nos propres dispositions“, avertit, Mbaye Fall, membre du bureau national.
VIVIANE DIATTA