Publié le 4 Sep 2013 - 01:27
AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE

Réalisable de l'avis de connaisseurs

 

 

Encore à l'état de vœux pieux au Sénégal, l’autosuffisance alimentaire serait pourtant réalisable de l'avis de techniciens agricoles.

 

‘’L’autosuffisance alimentaire est un objectif réalisable’’. C’est la conviction d’Alioune Fall, président de l’Association sénégalaise des ingénieurs de l’agriculture (Asia), exprimée hier, lors d'un panel sur le thème : ‘’Le Sénégal face aux défis de l’autosuffisance alimentaire.’’

Cependant, relève M. Fall, l'autosuffisance alimentaire ne sera atteint qu'à la condition de donner aux producteurs les moyens de produire ce que consomment les Sénégalais. De l’avis de l'expert, il faudrait que le pays développe un ensemble de stratégies pour atteindre l’autosuffisance en riz, maïs, mil, sorgho, etc. ‘’Nous avons de l’eau en abondance, du soleil, la terre et les ressources humaines qu’il faut. Tout ce qui nous reste est de faire en sorte que les producteurs soient dans les meilleures conditions de production'', a souligné M. Fall. Il a ajouté que les acteurs principaux qui gravitent au tour du secteur agricole doivent être chargés de la mise en œuvre des programmes définis par l’État. Cela passe aussi par une politique agricole très pragmatique et plus moderne, a renchéri Moussa Fall, président du conseil d’administration de l’Asia.

Gain de production de 30%, avec des semences certifiées

Avec des semences certifiées, Thierno Birahim Fall a soutenu pour sa part qu'on peut avoir un gain de production de 30%. Ce qui équivaudrait à une diminution de 26% des importations de riz estimées à 900 000 tonnes, a noté M. Fall. Mais il est au regret de constater l’inexistence d’une bonne politique de planification des semences de sorte que les productions ont été trop faibles ces dernières années.

Selon lui, le problème s’explique par une ‘’privatisation non progressive et non dimensionnée techniquement et financièrement aux besoins de fournitures de semences de qualité de l’agriculture’’. Aussi a-t-il suggéré au gouvernement d’accentuer le programme de reconstitution du capital semencier, accompagné d’une identification des acteurs et une définition des rôles et activités de chaque acteur.

Par ailleurs, l’Asia invite le pouvoir à prendre en compte la mécanisation de l’agriculture, notant que malgré les dizaines de milliards investis dans ce domaine pour l’achat de semoirs, de motoculteurs, de motopompes, de moto-faucheuses, les objectifs d’autosuffisance alimentaire sont loin d’être atteints. Ainsi, le consultant Massaër Ndir demande à l’Etat de ‘’moderniser l’agriculture par la fourniture annuelle de 500 unités dont 60% en tracteurs et équipements et 40% en matériel post-récolte''.

Quand l’essentiel des céréales consommées est importé

D’après un diagnostic fait par l’Association sénégalaise des ingénieurs de l’agriculture, le Sénégal importe l’essentiel de sa consommation en céréale. ''Les importations de riz sont passées de 650 788 tonnes en 2010 à 804 934 tonnes en 2011, pour atteindre les 918 897 tonnes en 2012, avec des factures plus lourdes, passant de 130,8 milliards en 2010 à 175,6 milliards en 2011 et 207,6 milliards en 2012’’, a souligné l’Asia.

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