Publié le 23 Aug 2012 - 08:07
BAMBEY-ENLÈVEMENT D’UN ADOLESCENT

La maman handicapée soupçonne...

 

 

Mariama Guèye Sarr, un handicapé moteur, vit aujourd’hui des moments sombres, dans sa maison de retraite au centre national de réhabilitation socioprofessionnelle des personnes handicapées de Bambey. Depuis le mois de janvier de cette année, elle n'arrive pas à retrouver son jeune garçon ''kidnappé''.

 

 

La trentaine révolue, Mariama se rappelle les beaux jours où son fils de 12 ans lui rendait d’innombrables services, malgré son jeune âge. ''Talla Diagne, mon fils, me rendait toutes sortes de services. J’avais même fini par oublier mon handicap, parce que Talla était toujours là pour moi. C’est lui qui faisait toutes les courses que je devais faire au marché, en ville, partout. J’ai fait cinq ans à Bambey avec lui'', confie la maman désespérée. Rien de tout cela n'est plus, parce que la dame est convaincue que des ravisseurs ont enlevé l'enfant qui était tout pour elle.

 

Un 16 Janvier de l’an 2012, comme d’habitude, Talla prit ses bagages pour se rendre à l’école. Il n’a jamais atteint l'établissement. Car, vers 10h, le directeur appela sa mère pour situer l’enfant. Grande fut sa surprise, elle qui croyait que son enfant suivait les cours dans sa classe. A 13h, l’enfant n'était pas encore rentrée à la maison familiale. Débuteront des recherches qui sont restées vaines. En effet, jusqu’en ce mois d’août, aucune trace de l’enfant n'a été trouvée. ''J’ai fait appel à toutes les autorités. La dernière en date, c'est le gouverneur qui m’a mise en rapport avec son adjoint, mais encore rien'', déclare la dame qui commence à perdre espoir. Malgré l'intervention de la gendarmerie et de la police, aucune lueur d’espoir n’a encore jailli des ténèbres pour apaiser le cœur meurtri de la dame. Elle avait fondé beaucoup d'espoir sur l'enfant d’une ''intelligence rarissime''.

 

Aujourd'hui, Mariama est de plus en plus convaincue que son enfant a été enlevé par ceux-là qui fréquentaient le centre. ''Il y a pas mal de gens qui viennent loger au centre, quand ils sont en mission dans la région. Et souvent en rentrant, ils venaient me dire : ''Madame, il serait bon que tu nous confies la garde de ton fils, tellement il est intéressant''. Il leur rendait d’énormes services. Il leur faisait du thé et se chargeait de leurs commissions. Il leur était d’une grande utilité, pendant leurs séjours dans ce centre''. Et de conclure : ''J’ai pensé que mon fils pouvait être entre les mains de ces demandeurs qui se sont souvent intéressés à lui. Mon fils a mes deux numéros de téléphone, mais jamais il ne m’a appelé, ce qui me fonde à dire que mon fils a été enlevé.''

 

''La seule chose que je ne veux pas entendre, c'est qu’il est mort''

Désespérée, Mariama ne sait plus comment s'y prendre pour retrouver son enfant. Son ultime recours reste les charlatans qui lui promettent monts et merveilles. ''À chaque fois que j’ai de l’argent, je passe voir un charlatan qui me dit toujours que mon fils est entre des mains, ce qui me soulage un peu''. Elle ajoute : ''La seule chose que je ne veux pas entendre, c’est qu’il est mort ou malade''.

Malgré son handicap, cette épouse d’une personne handicapée n’en baisse pas pour autant les bras, face à la dureté de la vie. ''Je vis mon handicap, mais je ne suis pas à la merci de qui que ce soit. Depuis ma tendre jeunesse, j’ai toujours refusé la dépendance'', déclare-t-elle.

 

''Je suis poétesse''

En effet, Mariama Guèye Sarr est un écrivain. ''J’ai fini un recueil de poèmes intitulé «Ndortel» (Le commencement), édité par les éditions Damel, grâce au soutien de la directrice de la bibliothèque universitaire de Bambey'', révèle la dame. Toutefois, regrette-t-elle, ''toutes les commandes faites à l’occasion de la cérémonie de dédicace du livre sont restées dans le magasin. Les autorités qui avaient passé des commandes n’ont pas respecté leur engagement, excepté la directrice de la BU de Bambey''. Selon la poétesse de Bambey, le ministère de la Culture, le directeur de l’Action sociale, le maire de Bambey avaient tous promis de payer les livres, mais rien. D’ailleurs, cette situation a fait qu’elle n’est pas à mesure de publier ses deux nouveaux recueils qui sont encore à l’état de manuscrits.

Comme l’écriture ne nourrit pas son homme, la jeune dame se meut dans la confection de draps de lit et de torchons, pour soulager ses deux petites filles qui l’assistent dans ses travaux ménagers, tout comme leur Papa qui a choisi le métier de cordonnier.

 

Babacar Diouf, (correspondant, Bambey)

 

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