Publié le 6 Oct 2015 - 00:42
CARNAGE DANS LA FORET CLASSEE DE DABO

101 troncs de madrielles haya, 50 planches haya et 35 billes de haya saisis 

 

Le service départemental des Eaux et Forêts de Kolda a saisi, le 23 septembre dernier, 101 troncs de madrielles haya, 50 planches haya et 35 billes de haya dans la forêt classée de la commune de Dabo. Mamadou Sellou Barry, un des exploitants, a été arrêté puis relaxé, après avoir payé un million cinq mille francs. Une descente sur les lieux permet de constater l’ampleur des dégâts.

Reportage

Carnage et désolation dans la commune de Dabo. Une localité située sur la RN6 et distante de 51 km de Kolda. Elle a une superficie de 14 400 ha de massif forestier classé. Dabo fait désormais partie des communes les plus touchées par les coupes abusives de bois. Des dizaines de troncs de Linké et de caïlcédrats, des planches, des arbres jonchent le sol par-ci et par-là. Un carnage surréaliste qui laisse place à la désolation. Interrogé, le maire de la commune de Dabo, Idrissa Baldé, dit avoir été alerté, dans la journée du 21 septembre dernier, de la coupe abusive de bois dans sa localité. « J’ai demandé à la commission environnement du conseil municipal d’aller constater les dégâts causés par les malfaiteurs. Ce qui a été fait. Le même jour, j’ai informé le sous-préfet de l’arrondissement de Mampatim et le chef de Brigade du service des Eaux et forêts de Dabo, M. Dieng. Ce dernier m’a rappelé pour me dire qu’il s’agissait de deux exploitants : Sellou Barry et Konaté ».

Dépassé par la tournure des événements, l’édile accuse le coup. « M. Dieng m’a dit qu’il a demandé à ces deux exploitants de ne plus entrer dans cette forêt classée. Il m’a même affirmé qu’ils ont saisi le produit et il va faire un procès-verbal dans lequel, au lieu de la forêt classée, il va mettre forêt terroir de Dabo. De ce fait, la commune de Dabo va bénéficier de 70 % de la vente du produit et le reste, c’est entre eux. Du 23 au 27, aucun agent des Eaux et Forêts n’est venu ou n’a réagi pour venir constater les dégâts. Alors, j’ai informé le commandant de la Brigade de la gendarmerie de Kolda qui est venu constater les dégâts ».

A l’en croire, au cours de ses échanges avec le commandant de la gendarmerie, le chef de Brigade du service des Eaux et Forêts de Dabo l’a appelé pour lui demander pourquoi il a impliqué la gendarmerie. « J’ai rétorqué qu’aucun agent des Eaux et Forêts n’avait réagi. Ce qui m’a poussé à saisir la gendarmerie ». « Le commandant de la gendarmerie,  le sous-préfet de Mampatim et moi étions descendus sur les lieux. Et nous avons constaté le carnage. Après la visite, tous les deux ont soutenu qu’ils vont informer leurs supérieurs ». Il renseigne que le commandant de la gendarmerie a émis deux convocations à l’encontre de Sellou Barry et M. Konaté. Mais le premier nommé n’a pas déféré à la convocation. Le maire indique avoir porté plainte contre X, pour que justice soit faite.

Au cours des investigations, EnQuête a pu mettre la main sur certains dossiers concernant des autorisations d’exploitation forestière signées par le maire de la commune de Dabo, Idrissa Baldé. Parmi les bénéficiaires, on peut citer le GIE T. Dia qui a un quota de 65 pieds et Mamadou Sellou Barry qui doit exploiter 2 pieds de linké et 4 pieds de cailcédrats. Cependant, « une descente nous a permis de saisir 101 troncs de madrielles haya, 50 planches haya et 35 billes de haya », renseigne le chef du service départemental des Eaux et Forêts de Kolda, le Capitaine Abdoulaye Traoré, qui s’est rendu sur les lieux le 23 septembre dernier. Il précise que la forêt classée appartient à l’Etat.

Selon lui, le nommé Mamadou Sellou Diallo, exploitant forestier de profession, a été arrêté le 1er octobre dernier à 10 heures. « Parce que personne n’a le droit d’aller couper des arbres dans la forêt classée qui est un domaine national », justifie-t-il. « Il a été relaxé le 2 octobre vers 18 heures, après avoir payé un million 500 mille francs CFA ».

L’inspecteur régional des Eaux et Forêts de Kolda, le colonel Alé Seck, de préciser que « les 70% seront versés dans les caisses de l’Etat, 20% appartiennent à l’indicateur et les 10% sont destinés à l’agent verbalisateur ». 

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

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