Publié le 10 Oct 2021 - 22:29
CCÈS AU MARCHÉ FINANCIER ET AU FONDS VERT

Le Haw et l’ADM en synergie au profit des acteurs locaux

 

Accéder au marché financier et au fonds vert à travers une union, c’est ce qui justifie le partenariat entre l’AMD et le Haw. Les acteurs locaux devraient en tirer profit.

 
Lors du Conseil des ministres du 6 octobre dernier, le président de la République Macky Sall avait donné instruction à son Gouvernement, de lui proposer un Cadre innovant de suivi-évaluation technique et budgétaire des projets et programmes financés sur ressources externes. Y donnant suite, l’Agence de développement municipal (ADM) et la Haute autorité du Waqf (Haw) ont procédé, il y a de cela quelques mois, à la signature d’une convention de partenariat au bénéfice des collectivités territoriales.
 
Hier, lors d’un atelier de partage sur le Waqf avec les élus et autres acteurs territoriaux co-organisé par le Haw et l’ADM, le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, Oumar Guèye, a rappelé les objectifs du Haw. Qui sont de consolider la politique sociale du Gouvernement, de réduire les inégalités et d’améliorer l’accès aux services sociaux de base pour les Sénégalais. Ainsi, d’importants projets innovants ont été financés pour tirer vers le haut le niveau de développement des territoires et localités au grand bénéfice des populations locales.
 
L’ADM, quant à elle, œuvre pour l’opérationnalisation de la politique de décentralisation au Sénégal avec l’adoption d’un Plan stratégique 2016-2025, qui lui a ouvert de nouveaux chantiers, afin de mieux adapter son offre de service au profit des collectivités territoriales, en tenant compte des nouveaux paradigmes induits par l’Acte 3 de la décentralisation, explique M. Guèye. Cette adaptation contextuelle, selon lui, a été à l’origine de la formulation du Projet de financements innovants des territoires (Profit) à travers lequel l’ADM œuvre pour permettre aux collectivités territoriales d’accéder, entre autres, au marché financier, au fonds vert, au Partenariat public-privé, mais aussi, de recourir à l’emprunt bancaire.
 
‘’La complémentarité des missions de la Haute autorité du Waqf et de l’ADM concourant, entre autres, à permettre aux communes et départements de tirer le maximum de profit du Waqf, est un motif pertinent pour partager avec eux les mécanismes de financement. En réalité, les collectivités territoriales sont le réceptacle naturel des importants investissements réalisés sur la base des projets waqf et que les bénéficiaires sont une composante des administrés des élus territoriaux’’, a expliqué le ministre.
 
Pour le secrétaire général adjoint du gouvernement, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre du plan de communication sur le Waqf qui va se décliner sous forme d’ateliers et d’activités médiatiques d’ici la fin de l’année 2021.  Alioune Badara Diop pense que cette synergie d’actions entre ces deux agences de l’Etat devrait contribuer à élargir l’offre de financement des projets d’investissement et sociaux en faveur des populations des zones périurbaines et rurales. ‘’Le Waqf est une institution islamique dont la finalité est de générer des ressources stables et durables pour lutter contre la pauvreté et réduire les inégalités sociales. C’est donc un levier innovant de la finance sociale islamique qui a fait ses preuves dans le monde arabo-musulman et qui compte apporter sa contribution dans la lutte contre l’exclusion sociale et économique’’, a-t-il soutenu.
 
Il fait remarquer que le Sénégal a inscrit le Waqf parmi les instruments de diversification de sa politique sociale, depuis 2015. Il ajoute : ‘’La Haute autorité du Waqf a procédé au lancement son premier projet immobilier destiné aux Daara et un autre agricole. Cependant, en dépit des progrès appréciables, le cadre juridique du Waqf, ainsi que l’institution en charge des Waqf ne sont pas suffisamment connus des populations, ni des acteurs de la vie économique et sociale. C’est pourquoi, il est apparu nécessaire de mettre en œuvre une vaste campagne de communication pour vulgariser cet instrument de solidarité islamique dans le contexte actuel où le pays a érigé en priorité nationale, la réduction des inégalités sociales’’.
 
Ainsi, renseigne M. Diop, l’ADM a réalisé une étude sur les opportunités et les modalités de financement des projets d’investissements dans les collectivités territoriales à travers la finance islamique, dont la mise en œuvre des recommandations a été le socle de la convention entre l’ADM et la Haw. Cet accord couvre quatre composantes à savoir : le partenariat pour l’exécution de projets Waqf sociaux et d’investissement, la formation et accompagnement dans le domaine du Waqf, la sensibilisation et la communication sur le Waqf et le cofinancement des missions de ‘’benchmarking’’ dans des pays de référence en matière de Waqf.  
 
CHEIKH THIAM

 

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