Deux autres tombes profanées

Deux tombes profanées ont été découvertes hier dans la matinée, au cimetière de Pikine. Une enquête est ouverte par la police. Tandis qu’un fossoyeur est en garde à vue.
Le cimetière de Pikine n’en a pas terminé avec les profanations. Malgré les enquêtes, les arrestations et toutes les promesses que les défunts ne seront plus troublés dans leur sommeil éternel, deux tombes y ont été à nouveau profanées. Le sacrilège a été découvert par un individu venu tôt le matin prier sur la tombe d’un parent défunt. Là où il se tenait, il a aperçu non loin une anomalie. Il s’est approché et a constaté qu’il s’agissait d’un tombeau profané. En effet, un corps exhumé de sexe masculin avait été déplacé de quelques mètres. Il était posé sur un pan de la murette d’une autre tombe. Toutefois, selon nos sources, le corps n’a pas été mutilé. Sur place, EnQuête a vu une partie du linceul. Nos interlocuteurs renseignent que le défunt a été enterré, ce lundi 10 octobre. Après les constats d’usage, le corps a été mis à nouveau en terre, à la même place, sur instruction du Procureur de la République.
Les enquêteurs qui se sont déployés sur les lieux ont fait un autre constat tout aussi inquiétant. En effet, non loin de la tombe profanée, une autre avait reçu les visiteurs indélicats. Ceux-ci ont commencé à creuser pour déterrer le corps, mais pour une raison qui sans doute restera à jamais inconnue, ils ne sont pas allés au bout de leur idée. Il s’agit de la sépulture d’une femme du nom d’A. Wassata.
A. Niass, le fossoyeur, en garde à vue
Ces deux cas viennent allonger une liste déjà longue de tombes profanées. Une affaire que la justice tarde à élucider. En effet, il y a quelques mois, l’un des supposés commanditaires, en la personne de Saer Gning, a été arrêté. Il attend à Rebeuss d’être jugé. Avec ces nouvelles profanations, la police de Pikine a ouvert une enquête et veut faire rapidement la lumière. Ainsi, A Niass, un fossoyeur du cimetière, a été placé en garde à vue, après avoir été entendu par les hommes du Commissaire Adramé Sarr. A. Niass est dans la chambre de sûreté pour les besoins de l’enquête, sur ordre du Procureur de la République.
Pour rappel, dans la première quinzaine du mois de décembre 2015, deux corps avaient été exhumés, dans un premier temps. Alors que les gens spéculaient sur les auteurs de cet acte, deux autres corps (ceux d’un bébé et d’une dame d’une soixantaine d’années) avaient été retrouvés hors de leur tombe. Au mois de mars dernier, c’est celui d’une dame de 80 ans qui avait été exhumé et laissé à l’air libre.
Les promesses du maire
Face à cette situation, le maire avait donné des instructions à ses services techniques pour l’installation de projecteurs, mais également la réhabilitation du mur de clôture, ainsi que le recrutement de gardiens. Car jusque-là, la sécurité était gérée par les fossoyeurs qui, après 17 heures, désertaient les lieux. D’ailleurs, Saër Niang, cité plus haut, faisait partie d’eux. Après la première découverte en décembre 2015, il avait déclaré à qui voulait l’entendre qu’il en savait beaucoup sur les profanations, mais qu’il préférait garder le silence plutôt que de dénoncer les auteurs.
La profanation de tombe n’est pas uniquement une spécialité du cimetière de Pikine. Au cimetière Thierno Ndiaye de Thiaroye, trois linceuls d’un cadavre ont été emportés courant février. A Kébémer des individus ont été surpris dans le cimetière du village de Thiolom Fall en train d’enfouir des grigris et des objets mystiques.
CHEIKH THIAM