Publié le 11 Sep 2022 - 16:17
CLAP IVOIRE - FATOU KINE DIOP NDAO (REALISATRICE…)

Cinéaste à tout prix !

 

La Sénégalaise  Fatou kiné Diop Ndao concilie cinéma, sport et artisanat. Elle a plusieurs cordes à son arc. Elle est avant tout  réalisatrice et costumière de cinéma. Battante, dans l’ombre, elle a décidé de projeter la lumière sur son histoire. Ainsi, ‘’Kiné’’ son premier film (documentaire) réalisé en 2021, fait craquer. Primé lors des Térangas Movies Awards,  il est en compétition au festival Clap Ivoire 2022.

 

Il y a quelque chose de particulier et d'attirant chez Fatou Kiné Diop Ndao, réalisatrice et costumière de cinéma, qui a un parcours atypique. On ne saurait l'expliquer, mais ça se sent, ça se voit. La jeune dame au teint noir, aux longues dreadlocks et aux grands yeux  pétillants, a le charme des grandes actrices de films hollywoodiens. Actrice ? Elle l’est déjà. Elle est l’héroïne de son propre film ‘’Kiné’’.

En effet, battante dans l’ombre, elle a décidé de projeter la lumière sur son histoire. On peut dire, sans l’ombre d’un doute, que celle-ci peut encourager les jeunes femmes à poursuivre leur passion et leur rêve à tout prix, quels que soient les obstacles auxquels elles font face. Pour sa part, Kiné a donné un uppercut aux obstacles qui  se dressent devant elle.

 Dans ‘’Kiné’, son premier film, elle parle donc de son vécu, de sa passion pour le cinéma, de sa complicité avec ses parents notamment son père et de son divorce. Il s’agit d’’’une jeune aspirante cinéaste (elle-même) qui se bat au quotidien pour vivre sa passion. Ce qui, parfois, semble impossible avec son mariage raté, les difficultés de la vie quotidienne… Dans un tel contexte, la boxe devient son seul exutoire’’.

Dans un entretien accordé à ‘’EnQuête’’, Fatou Kiné Diop Ndao affirme : ‘’Passionnée de cinéma et de sport, je me bats au quotidien pour vivre mon art tranquillement.’’ C’est cette tranquillité, cette passion, cette vie que son ex-mari a voulu déranger. Pourtant, explique Kiné au début du documentaire, ‘’avant mon mariage, mon mari savait que le cinéma est ma passion’’. Une fois le mariage scellé, son mari a commencé à lui interdire de vivre pleinement sa passion. Il n’était plus d’accord qu’elle continue ses cours de cinéma ou aller aux tournages. Ainsi, le divorce s’impose. Qu’importe. Kiné poursuit son rêve. ‘’Le message que je lance à travers mon film, c'est de dire aux femmes d’avoir le courage de prendre leurs vies en main, de ne jamais abandonner leurs rêves où passions. Car dans la vie, il faut toujours se battre et ne jamais baisser les bras. La vie est un éternel combat. C'est ma propre histoire du début à la fin. Rien n'est inventé’’, a expliqué Fatou Kiné Diop Ndao.

Le documentaire, c'est filmer le réel. ‘’C'était ma seule façon de m'exprimer et sortir ce que j'avais dans mes tripes‘’, ajoute la réalisatrice.

Qu’en est-il pour la boxe ? ‘’La boxe m'a aussi permis de vider tout ce que je ressentais’’, dit celle qui est aussi passionnée de musique et qui s’amuse souvent avec sa guitare.

Le film ‘’Kiné’’ a été primé lors du festival Les Téranga. De plus, il est en compétition à Abidjan, à l’édition 2022 du festival Clap Ivoire. Un festival de courts-métrages de jeunes réalisateurs de l’espace l’UEMOA. C’est un film qui réunit des qualités techniques exceptionnelles. Lors de la phase nationale dudit concours, ce documentaire a retenu l’attention des membres du jury pour ‘’la rigueur et sa démarche à rendre compte de la place de la femme dans le cinéma et les obstacles récurrents pour une jeune femme déterminée à réussir dans une société fortement marquée par le patriarcat’’.  

Produit de Ciné Banlieue

Fatou Kiné Diop Ndao doit son talent à Ciné Banlieue. C’est en 2012 que tout a commencé, lorsqu'elle fait la rencontre de feu Abdel Aziz Boye par le biais d’un ami de son grand frère. La passion de cette jeune dame n’a pas de limites. ‘’Ciné Banlieue, c'est ma deuxième famille. C'est là-bas que tout a commencé avec notre papa et professeur spirituel Abdel Aziz Boye, paix à son âme...’’, a-t-elle confié.

Elle a plusieurs cordes à son arc. Après sa formation cinématographique, elle commence à bosser comme chef costumière sur les plateaux de tournage. Elle a, en effet, apporté son savoir-faire dans ‘’Le voyage de Talia’’ de Christophe Rolin,  un road-movie défini comme "inspirationnel" et qui évoque la destinée d'une jeune Afro-Belge désireuse d'accomplir un retour aux sources  (la majorité du film se déroule au Sénégal, surtout à Dakar. Et une séquence en Belgique).  En tant que costumière également, Fatou Kiné Diop Ndao a marqué de son empreinte  ‘’Le mouton de Sada’’ de Pape Lopy.

En effet, passionnée de mode, elle a suivi une formation de coupe et couture au centre Marie Reine Sainte Rita de Thiès.  D’ailleurs, à ses heures perdues, elle fait de la teinture. En 2008, après avoir obtenu son diplôme, elle rentre à Dakar pour effectuer une formation de transformation de céréales, fruits et légumes.  Ce n’est  pas tout ! Elle fabrique des objets artisanaux avec du matériel recyclé.  ‘’Vu que je suis hyper méga passionnée de l'art, je fais tout le temps des créations. Il suffit qu’une idée me traverse la tête pour que je me mette à la réaliser. Je fais essentiellement du recyclage de pneus’’, a révélé Fatou Kiné Diop Ndao.

BABACAR SY SEYE (ENVOYE)

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