Publié le 24 Oct 2025 - 13:26
COMITÉ DE PILOTAGE TRANSFRONTALIER LOCAL

Le Sénégal et la Mauritanie renforcent leur coopération transfrontalière  

 

La ville de Saint-Louis abrite, pour quarante-huit heures, la réunion du comité de pilotage transfrontalier entre le Sénégal et la Mauritanie. Une rencontre inscrite dans le cadre du Programme régional de développement communautaire / Vallée du fleuve Sénégal (PRDC/VFS). Elle vise à redynamiser la coopération entre les deux pays voisins, unis par l’histoire, la culture et le fleuve qui les relie. 

 

Suite aux recommandations de l’atelier des Commissions nationales de gestion des frontières et des projets PRDC/VFS tenu en juillet dernier à Dakar, il s’est ouvert hier à Saint-Louis la première rencontre du Comité de pilotage transfrontalier local. Ledit comité est chargé de coordonner les activités au niveau de l’espace transfrontalier, de servir de relais entre le niveau central et territorial, d’impulser et de promouvoir la coopération transfrontalière, les règles de bon voisinage et la facilitation de la réalisation des différents investissements. 

Présidée par le gouverneur de la région de Saint-Louis, Al Hassane Sall, la rencontre a rassemblé les représentants des Commissions nationales de gestion des frontières des deux États, ainsi que les coordinateurs du PRDC du Sénégal et de la Mauritanie. Pour le chef de l’exécutif régional, l’objectif est de renforcer les liens de coopération, de favoriser la libre circulation des personnes et des biens, et de promouvoir la paix, la sécurité et le développement dans les zones frontalières. « Le Sénégal et la Mauritanie sont deux États, mais un seul peuple, uni par l’histoire, la géographie et la culture. À travers ce comité de pilotage, nous voulons intensifier les relations d’amitié et de fraternité entre nos deux peuples et bâtir une coopération sociale et économique durable », a souligné le gouverneur Sall. 

La Vallée du fleuve Sénégal constitue la bande frontalière avec la Mauritanie au nord sur plus de 800 km. Sur cette bande frontalière vit une frange importante de la population, avec les mêmes ethnies de part et d’autre de la frontière, entretenant des liens de parenté séculaires dont l’engagement pour la prévention des conflits, la consolidation de la paix et la promotion de l’intégration de proximité demeure nécessaire pour une gestion intégrée des frontières. Le PRDC/VFS, financé par la Banque mondiale à hauteur de 91 milliards de francs CFA pour le Sénégal et 44 milliards de francs CFA pour la Mauritanie, accompagne les deux gouvernements dans la mise en œuvre d’infrastructures socioéconomiques au bénéfice des populations riveraines du fleuve. Selon Mamadou Mbodj, coordonnateur du projet au Sénégal, la mise en place de comités régionaux et de groupements locaux de coopération transfrontalière favorise la cohésion sociale et une meilleure coordination des activités sur les deux rives. 

Son homologue mauritanien, Ahmed Selim El Marrakech, s’est pour sa part félicité de la tenue de cette rencontre. « Cette réunion constitue une base solide pour une coopération durable entre nos deux pays. Elle marque un nouveau départ pour le développement harmonieux de la vallée du fleuve Sénégal et la consolidation de la cohésion entre nos populations », a-t-il ajouté. Au-delà des questions économiques, les participants ont insisté sur la coopération sanitaire, notamment face à la crise de la fièvre de la Vallée du Rift et à d’autres défis communs. L’harmonisation des stratégies et la mutualisation des ressources figurent parmi les priorités des deux États. 

Cette réunion marque ainsi une étape décisive dans la relance de la coopération transfrontalière entre le Sénégal et la Mauritanie — une coopération fondée sur la fraternité, la sécurité et le développement partagé. 

IBRAHIMA BOCAR SÈNE, SAINT-LOUIS 

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