Publié le 26 Apr 2016 - 12:17
CONSEIL DES MINISTRE DES ÉTATS ACP

Le sort des APE se joue à Dakar

 

Une rencontre aux enjeux multiples va réunir, à partir d’aujourd’hui à Dakar, les ministres des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Les accords de partenariats économiques (APE) en phase de négociation avec l’Union européenne (UE) seront au centre des échanges de Dakar.

 

C’est aujourd’hui que s’ouvre, à Dakar, le conseil des ministres des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Les travaux ont démarré hier avec l’ouverture, dans l’après-midi, de la première session suivie d’une conférence de presse animée par le secrétaire général des ACP, Dr Patrick I. Gomes et l’ambassadeur du Sénégal auprès de l’Union européenne, Amadou Diop. La rencontre de Dakar est cruciale parce qu’elle arrive dans un contexte ou plusieurs régions de cet espace économique ont ‘’engagé le processus de signature’’ des accords de partenariats économiques avec l’Union européenne (UE). La date butoir fixée aux Etats par l’UE est le 1er octobre 2016. Si à cette date des Etats de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique n’ont pas signé l’accord, ils ‘’pourraient perdre le bénéfice d’un accès aux marchés européens en franchise de droits et de quota’’.

Cependant, la particularité dans ces accords est que les pays composant l’espace ACP n’étaient pas partis dans ces négociations avec l’Union européenne en un seul bloc. Chaque région a négocié son accord selon ses intérêts. Cela a fait même qu’aujourd’hui, la zone des Caraïbes a ‘’signé et ratifié un APE régional complet’’. D’autres régions comme l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est ou celle australe ‘’ont bouclé leurs négociations et engagé le processus de signature’’.

10 ans d’impasse

Les accords de partenariat économique ne sont pas une mauvaise chose, juge l’ambassadeur du Sénégal auprès de l’Union européenne. D’après Amadou Diop, ‘’ils viennent pour accompagner les pays ACP dans la phase de libéralisation’’. Concernant la région de l’Afrique de l’ouest qu’il maîtrise le plus, le diplomate révèle que si les négociations étaient dans l’impasse pendant près de 10 ans, c’est parce qu’au départ, ‘’les bases posées par l’Union européenne pour accompagner les APE étaient purement commerciales’’.

‘’C’est pourquoi les négociateurs de l’Afrique de l’Ouest avaient refusé de négocier sur des bases purement commerciales sans un accompagnement viable et stable. Autrement dit, il faudrait qu’il y ait la dimension de développement’’, informe-t-il. Ainsi, pour dissiper les malentendus, la partie européenne a, par la suite, accepté d’intégrer cette donne dans l’accord. Les deux parties ont alors introduit dans le texte le Programme des APE pour le développement (PAPED). Les autres acquis des négociateurs de la région ouest-africaine sont liés au taux d’ouverture du marché. De 75% au départ, l’UE a accepté de s’aligner à 85% comme l’avaient demandé les Etats de la région. L’UE a aussi accepté de mobiliser 6,5 milliards d’euros pour compenser les pertes fiscales et la mise à niveau des industries des pays de l’Afrique de l’ouest.

Par ailleurs, les ministres des Etats ACP vont aussi se pencher sur les produits de bases tels que le sucre, le coton, la banane. Sur le sujet de la banane, les Etats vont étudier, souligne-t-on dans le communiqué rendu à la presse, ‘’l’accès au marché pour les pays ACP producteurs de bananes’’. Pour le coton, ils vont s’intéresser ‘’à l’état d’avancement du dossier à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

D’autres questions, notamment le financement du développement, les préparatifs du 8ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement ACP et l’avenir du groupe ACP et des relations ACP-UE seront abordées lors de ce conclave de Dakar. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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