Publié le 12 Jul 2016 - 21:31
CONSEQUENCES DU BREXIT SUR L’AFRIQUE

Plaidoyer pour la résilience des ressources 

 

L’Institut panafricain de stratégie (Ips), en partenariat avec l’organisation internationale de migrants Horizon sans frontières (HSF), a organisé hier, à Dakar, une rencontre sur ‘’Brexit entre immigration et Islam : défis et perspectives pour l’Afrique?’’. Le conférencier, Boubacar Sèye, spécialiste de ces questions, a invité les pays africains à organiser la résilience de leurs ressources pour faire face aux répercussions du Brexit.

 

Le thème ‘’Brexit entre immigration et Islam : défis et perspectives pour l’Afrique ?’’ a été passé en revue hier à Dakar, à l’Institut panafricain de stratégie (Ips). Organisée par l’Ips, en partenariat avec l’organisation internationale de migrants Horizon sans frontières (HSF), la rencontre a été un moment d’échanges ‘’fructueux’’ entre journalistes, acteurs politiques, chercheurs, universitaires, etc. Le conférencier Boubacar Sèye, après avoir signalé que l’Afrique fait l’objet de plusieurs convoitises, a mentionné que le continent doit protéger ses ressources. 

Ces dernières sont : l’or, le pétrole, l’uranium, le gaz, etc. ‘’Avec ce Brexit, il nous faut organiser la résilience des ressources africaines. Nous considérons que le fait de poser ce débat est une réussite parce qu’il n’y a pas encore eu de déclaration officielle en Afrique sur cette question Brexit. C’est aussi l’occasion de renégocier les Ape, de développer des capacités d’anticipation. Le Brexit doit être un facteur pour développer une mentalité africaine dans le but de répondre aux défis de l’immigration’’, suggère le président de l’organisation internationale de migrants Horizon sans frontières.

Selon M. Sèye, le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (Ue) peut avoir des impacts sur l’économie africaine. Parce que, explique-t-il,  sa part par rapport au Fonds européen d’aide est de 15%. Fort de ce constat, il souligne : ‘’L’aide européenne au développement est estimée à 0,7 % du Pib du Royaume-Uni, c'est-à-dire 3048 milliards de dollars. Donc, effectivement, il y a des risques de récession en Afrique. De ce point de vue, il faudrait qu’elle prenne des initiatives. Malheureusement, elle ne le fait pas’’. En outre, M. Sèye et ses camarades craignent que la France tire la couverture vers ses intérêts africains, c'est-à-dire la Mission des Nations unies au Mali, et d’autres foyers de tension en Afrique.

Landing Savané : ‘’L’Afrique doit arrêter la victimisation’’

Le vice-président de l’Ips a, quant à lui, noté que les Présidents africains sont souvent ‘’passifs’’ sur ces débats. Landing Savané de faire observer : ‘’Comme tout le monde le constate, nos chefs d’Etat ne bougent pas beaucoup sur toutes ces questions. Et, l’Afrique doit arrêter la victimisation.’’ Il appelle ainsi les acteurs politiques, économiques, culturels, y compris les guides religieux du pays à apporter leurs contributions pour ‘’qu’on puisse prendre notre destin en main’’.

Cheikh Tidiane Gadio a, pour sa part, souligné que l’Ue ne peut pas être un modèle pour le développement de l’Afrique. Ainsi, considérant que le choix de leur thème est un prétexte pour parler de l’Afrique, le président de l’Ips a laissé entendre que les problèmes de l’Asie, de l’Europe, etc. ont des répercussions ‘’importantes’’ sur le continent africain.

Boubacar Sèye : ‘’Le Brexit est un tissu de mensonges’’  

Le président de l’organisation internationale de migrants Horizon sans frontières jette un regard critique sur le Brexit. A ses yeux, c’est un ‘’tissu de mensonges et d’amalgames sur l’Islam. Les gens confondent terrorisme et l’Islam’’. Le professeur de préciser : ‘’Il n’y a pas de guerre de religions. L’Europe a peur d’être détrônée socialement par l’Islam. C’est pourquoi il y a eu ce Brexit mis sur pied par David Cameron, Premier ministre britannique, et d’autres acteurs politiques européens qui ont échoué. Ils risquent d’installer une incertitude totale dans le monde’’.  

Il faut rappeler que les Britanniques ont voté le jeudi 23 juin 2016 à 51,9% des voix pour sortir de l’Ue et à 48,1 % pour y rester. 17,4 millions de personnes ont opté pour le Brexit (Britain exit) contre 16,1 millions. Le Premier ministre, qui avait organisé la tenue du référendum, avait fait campagne pour le maintien. Il a essuyé un ‘’très’’ ‘’large’’ revers et a annoncé hier sa démission pour demain mercredi.

CHEIKH TIDIANE GADIO SUR LA POLITIQUE AGRICOLE DU SENEGAL

‘’Il faut créer des agropoles, à l’instar des pays développés’’

L’ancien chef de la Diplomatie sénégalaise ne partage pas la politique agricole du régime du Président Macky Sall. Selon Cheikh Tidiane Gadio, l’approche utilisée pour inciter les jeunes à retourner vers les champs n’est pas ‘’bonne’’. ‘’Le problème est mal posé.  On ne peut pas laisser la campagne pauvre, les paysans dans un dénuement total, et demander aux jeunes d’y  retourner.

Les Etats sont inconséquents’’, a-t-il lancé hier, à Dakar, lors de la rencontre organisée par l’Institut panafricain de stratégie (Ips) sur ‘’Brexit, immigration et islam. Enjeux et perspectives’’. De l’avis de l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, la réussite de ‘’notre’’ politique agricole passe, ‘’nécessairement’’, par la modernisation de ‘’notre’’ agriculture. ‘’Il faut créer des Pme, des agropoles, de vrais fermiers à l’instar des pays développés. C’est de cette manière qu’on pourra inciter les jeunes à aller cultiver les champs’’, estime-t-il. 

P.N.SOUANE

PAPE NOUHA SOUANE 

 

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