Abdou Karim Sall cité dans une occupation illégale d’un terrain d’autrui
Le maire de Mbao est soupçonné d’avoir signé une autorisation de construire sur une zone qui menace la Zac de Mbao, en perspective de l’hivernage.
Le Collectif des habitants de la cité Sonatel Rufisque (Cocerson) a manifesté, hier, toute son indignation de voir une autorisation de construction sur une surface foncière appartenant à la coopérative de la Sonatel, porter la signature du maire de la commune de Mbao, Abdou Karim Sall.
C’est ainsi qu’il a signé un communiqué dénonçant les activités du promoteur Ahmadou Bamba Dioum, qui a lancé des constructions autour du bassin de rétention de la cité.
Ce dernier, interpellé, ‘’a brandi des documents qu’il estime légaux, dont une autorisation de construire signée par le maire de la commune de Mbao, Abdou Karim Sall’’.
La coopérative exprime ainsi toute sa ‘’stupéfaction’’ de voir ce promoteur ‘’tenter d'occuper’’ sa propriété ‘’exclusive et inaliénable’’ incluse dans ‘’tous les plans de notre titre foncier n°23030/DP’’. D’autant plus qu’aucune cession n'a été faite par la coopérative.
Autre fait incompréhensible soulevé par le communiqué est que depuis l’érection de Keur Massar en département et le nouveau découpage administratif faisant suite la Zac de Mbao à la commune de Rufisque. D’où l’étonnement de voir une autorisation de construire signée par la commune de Mbao sur un site qui ne fait pas partie de son territoire. La mairie de Rufisque n'ayant délivré aucune autorisation, le collectif considère donc le document signé par l'autorité communale de Mbao comme ‘’nul et non avenu’’.
En tant que ministre de l’Environnement et du Développement durable, le collectif rappelle qu’Abdou Karim Sall a signé un document confirmant, d'une part, ‘’que ce domaine (dont il vient de donner l'autorisation de construire) appartient bel et bien au titre foncier de la coopérative de la Sonatel n°23030/DP et, d'autre part, érigeant cette bande le long du bassin de rétention en une zone non aedificandi, vu le rôle vital que joue le bassin dans la captation des eaux pluviales et le risque certain d'inondations s'il était occupé. Une décision interdisant de fait toute forme de construction in situ’’.
De ce fait, il est étonnant que le même homme puisse signer, en tant que maire de Mbao, une autorisation de construire sur une zone ‘’vitale pour toute la Zac, encore plus en cette veille d'hivernage’’.
Afin de ne pas arriver à une situation plus fâcheuse, le collectif annonce avoir saisi toutes les autorités administratives pour que les travaux cessent sans délai.
Lamine Diouf