Publié le 7 Aug 2015 - 23:18
CONTRIBUTION

« Ne Touche pas et Touche à ma constitution »

 

Sans être dans une position partisane, me voici dans un dilemme secouant ma conscience citoyenne libératrice de cette épitre.

Cette contribution ne doit pas être lue avec le cœur mais plutôt les yeux de l’esprit.

Aujourd’hui des sénégalais pensent que le Président de la République doit obligatoirement réduire son mandat de 7 à 5ans.

Et sans réfléchir, des calculs politiciens les plus subtils fusent de part et d’autres sans consulter un passé politique récent, qui pourrait servir à mieux poser le débat et avoir une bonne lecture pour l’intérêt national.

La maturité politique des sénégalais a engendré en 2000 la première alternance à la magistrature suprême du pays. A cette époque, le mandat du Président de la République était de 5ans. 

Le Président Wade avait modifié cette disposition de la constitution pour l’amener à 7ans. Cela pour des considérations politiques parce qu’il avait comme objectif sa réélection  en 2012.

A sa grande surprise, il fut envoyé en retraite par un peuple très accroché aux principes et  valeurs véhiculés par le président SALL.

En guise de rappel, les sénégalais se sont battus pour faire face à l’ambition de Wade qui était de manœuvrer pour l’élection d’un Président et d’un vice-président au premier tour.

Et le slogan fédérateur : «  Touche pas à ma constitution », était le dénominateur commun de tous les défenseurs de la République. Un slogan très citoyen plein d’éthique qui avait fait la fierté de tout le peuple sénégalais pour s’opposer au tripatouillage de la constitution.

Les acteurs politiques et la société civile avaient posé le débat sur la durée mandat présidentiel, jugeant cela  trop long. C’est ainsi que  le Président SALL, alors candidat, avait fait de cette réduction une promesse électorale. Aujourd’hui, le débat sur la réduction du mandat refait surface .Il est le sujet à discussion partout jusque dans les villages les plus reculés. La presse en a fait ses choux gras sans pour autant poser le vrai débat qui est d’ordre juridique parce que touchant la constitution mais aussi qui fait revenir notre fameux slogan  

 « Touche pas à ma constitution ».Ce slogan tant chanté est balayé de manière subjective pour être remplacé par la faramineuse intention « Touche à ma constitution » défendue par l’opposition et une classe d’intellectuels malhonnêtes.

Nous sommes déboussolés par cette malhonnêteté intellectuelle qui surfe entre l’objectivité et le subjectivisme, l’affirmatif et le négatif, entre « le Touche pas et…le Touche ». 

Mais force est de reconnaitre que la constitution, en tant que texte majeur ne doit pas être touchée sans que des précautions ne soient prises comme l’avis du Conseil Constitutionnel et ensuite celui du peuple, qui est seul souverain.

De fait un référendum s’impose. Et ce sera des milliards à dépenser pour organiser cette consultation. Certes, la Démocratie et l’Etat de Droit n’ont pas de prix. Mais le contexte économique, où pratiquement,  on note que des urgences est un motif de report.

En mon humble avis, le Président SALL est très Républicain et accroché à ses paroles. Mais il reste un homme dont, ses choix doivent être bien compris.

Nous savons qu’au fond de lui-même, il n’est pas dans ces calculs politiciens mais plutôt dans une logique de reconstruction et de redressement d’un pays qu’il a trouvé dans une situation de cahot total.

En retraçant les contours de sa logique d’action, on découvre qu’il œuvre pour semer le bien être dans tous les territoires du Sénégal avec l’Acte 3 de la décentralisation.

Il jette ainsi les bases de l’émergence du Sénégal, et croit profondément à la généralisation de la dignité humaine et des droits fondamentaux par le lancement d’un programme d’urgence pour le développement communautaire (PUDC), la couverture médicale universelle, l’octroi de bourses de sécurité familiales…

Peut-on en 5 ANS, devant ces ambitions correspondant à des réponses concrètes et intelligentes face aux inégalités sociales, la pauvreté extrême et les dysfonctionnements dans les systèmes, nous payer le luxe d’organiser un référendum, des élections législatives et Présidentielles pour ensuite espérer l’émergence ?

Nous risquons simplement d’arroser une pluie sur un désert de latérite pour attendre des céréales.

Chers lecteurs, nous sommes des cœurs citoyens et patriotes, et vous appelons à faire preuve de raisons pour bannir les discussions stériles et travailler pour bâtir un pays fort qui accepte et respecte ses leaders dans leurs choix fondés tout en ayant une pensée pieuse aux sénégalais en situation de pauvreté et de précarité.

  Salihou KEITA

  Secrétaire Général de l’Agence 

                                                                       Nationale pour la Promotion de 

                                                                       L’Emploi des Jeunes (ANPEJ) 

                                         HYPERLINK "mailto:salihoukeita@gmail.com" salihoukeita@gmail.com 76 644 76 70

 

Section: 
LIVRE - PAR TOUS LES MOYENS : Dix voix féminines sur le monde
La politique de l'oubli et la défiguration urbaine : Une analyse historique des blessures de Dakar
Attention, nous sommes sur une pente glissante
Piratage massif des Impôts et Domaines : Le pire arrivera si l’État ne fait rien
SOCIOTIQUE : " L'impact de l'IA sur le marché du travail
Dettes cachées : L’impossible transparence ? Le cas du Sénégal et les leçons de l’histoire
Le téléphone portable à l’école : Entre ouverture au monde numérique et vigilance éducative
La vallée du fleuve Sénégal : Entre espoirs et fragilités
PROJET DE CODE DES INVESTISSEMENTS : ANALYSE SOUS L’ANGLE DE LA SOUVERAINETÉ  ET DE LA RATIONALITÉ ÉCONOMIQUE
Impératif de mémoire
De Saint-Louis à Diamniadio : L’héritage d’Amadou Mahtar Mbow pour un savoir partagé
Lettre Ouverte adressée au Procureur Général près du Tribunal de grande instance de Tivaouane
Vivre pour la raconter : A la mémoire de mon BFEM, à la mort en face, à mon petit frère
Analyse Économique Comparative : Le Sénégal face à la Guinée, un dépassement temporaire ?
La ligne radicale du Premier ministre Ousmane Sonko l'emporte sur la ligne modérée du Président Diomaye Faye
LE JOOLA, 23 ANS APRÈS : Un appel à la justice et à la dignité pour les familles des victimes
Sénégal : Quand l’urgence devient méthode
POUR PRÉPARER LA RUPTURE AVEC LE NÉOCOLONIALISME : PASTEF DOIT REDEVENIR L’ORGANISATEUR COLLECTIF DU PEUPLE!
Abdou Diouf, la RTS et la mémoire nationale : Encore une occasion manquée
ET SI ON PARLAIT D’INSERTION DES JEUNES A LA PLACE D’EMPLOI DES JEUNES