Publié le 8 Sep 2015 - 12:35
CRASH AÉRONEF SENEGALAIR

‘‘L’abordage a bien eu lieu’’

 

Test grandeur nature pour la ministre du Tourisme et des Transports aériens. Suite au crash de l’aéronef 6VAIM  de la compagnie Sénégalair, Maïmouna Ndoye Seck a confirmé l’abordage avec un autre appareil (de la compagnie Ceiba) lors d’une conférence de presse organisée hier. Un bureau d’enquêtes et d’analyses est créé ; une enquête judiciaire est également ouverte pour des  interrogations qui ne font que commencer.

 

Ce ne sera certainement pas un MH 370 de la Malaysian Airlines bis. Mais il va falloir attendre les conclusions des enquêtes, qui s’annoncent longues, pour se faire une idée exacte de ce qui s’est passé.  Maïmouna Ndoye Seck a tenté d’éclairer la lanterne de l’opinion sur les causes de l’accident aérien de l’aéronef 6VAIM  qui avait à bord deux pilotes algériens, un mécanicien-accompagnateur congolais, un médecin et deux infirmiers sénégalais, et une patiente française.  Mais elle est venue avec autant de questions que de réponses. ‘‘Quelles sont les causes ? Qu’est-ce qui s’est passé ? c’est l’enquête qui nous permettra d’en savoir plus’’, a-t-elle lancé après avoir confirmé les conditions dans lesquelles s’est déroulé l’accident.

L’aéronef de Sénégalair a bien eu un accrochage avec un autre appareil de la compagnie équato-guinéenne. ‘‘Le vol de Ceiba a eu un abordage avec un aéronef de petite taille. J’ai reçu le rapport de mon homologue équato-guinéen qui indique que cet abordage a bien eu lieu avec les photos de l’aile endommagée de l’avion de Ceiba. Les informations reçues de la tour de contrôle de Bamako laissent penser qu’il y a eu abordage’’, déclare-t-elle. Même si ces suppositions sont vraisemblables, les choses demeurent hypothétiques en l’absence de toute observation officielle. A cet effet, ‘’une enquête technique sera lancée incessamment sur les circonstances de l’accident afin d’en cerner les causes et de prévenir à l’avenir une telle situation. Le Bureau d’enquêtes et d’analyse pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) est mis en place par décret par le président.

Il est dirigé par Amadou Lamine Traoré’’, renseigne-t-elle. Après une loi votée en mai, le crash du samedi a précipité la concrétisation de ce bureau  avant-hier. La ministre assure qu’il aura  pour mission de ‘‘déterminer les circonstances et les causes probables de l’accident ou de l’incident ; collecter et analyser les informations utiles ; prévenir la survenue d’autres accidents ou incidents et formuler des recommandations’’, fait savoir le boss des transports aériens. Un bureau et ses membres qui agissent en toute indépendance, selon elle, dans le cadre de l’enquête et ‘‘ne peut recevoir ni solliciter d’instructions d’aucune autorité ni d’aucun organisme dont les intérêts  peuvent entrer en conflit  avec la mission qui leur est confiée’’.

En outre, une enquête judiciaire est également ouverte, placée sous la direction du procureur. Elle est confiée à un comité mixte avec la Police et la gendarmerie (commandant des transports de la gendarmerie aérienne, commissariat spécial de la police de l’aéroport, et le chef de la DIC). Le suivi et l’évaluation des dossiers pour en tirer toutes les conséquences de droit, c’est ainsi que les éléments sont en train d’être étudiés, en attendant que le comité de coordination et de sauvetage finisse ses opérations. L’Aéronef de Sénégalair devait faire le vol Ouagadougou-Dakar pour des raisons d’évacuation sanitaire. L’appareil qui a décollé  à 16h36 de Ouaga pour arriver à 18h56 à Dakar,  a disparu des écrans radars de la circulation aérienne de l’Asecna  (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar) à19h08 au large de Dakar, selon la ministre.

A qui la faute ?

Les recherches du comité de coordination et de sauvetage ont débuté dans les deux heures qui ont suivi la disparition, assure Maïmouna Ndoye Seck. Trois avions et un navire de la marine nationale sont mobilisés pour poursuivre la recherche et le sauvetage. Cet ‘‘accident ou incident’’ laisse planer beaucoup de zones d’ombre malgré la volonté affichée des autorités de faire la lumière. L’aéronef avait-il les spécifications pour voler ? ‘‘La réponse est affirmative.  L’autorité compétente en la matière a délivré le permis d’exploiter à la compagnie et les certificats de navigabilité. L’avion respectait les conditions pour pouvoir voler’’, s’est défendue la ministre. 

 A qui la faute dans ce cas ? Situer les responsabilités serait prématurée à ce stade. Mais le rapport d’un ancien responsable de la maintenance sur cet appareil de Sénégalair n’était pas des plus reluisants. La ministre confirme que ‘‘cette personne avait fait une note et qu’elle a été examinée dans les meilleures conditions’’. Si L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) est sur toutes les lèvres, Maïmouna Ndoye Seck a tenu un discours apologétique envers cette agence. ‘‘L’Anacim ne fait  pas voler les avions.

Elle fixe les conditions dans lesquelles les avions doivent être utilisés. Quand une compagnie a des difficultés avec des avions, elle les aide à lever les contraintes notées pour obtenir le certificat de navigabilité.  L’Anacim n’a pas pour rôle de clouer un avion au sol’’, déclare-t-elle. A en croire la ministre, l’agence s’est déjà montrée objective vis-à-vis de Sénégalair. ‘‘Cette compagnie détenait trois avions dont l’un a été radié par l’Anacim et vendu à la casse ; le deuxième est immobilisé dans les hangars de l’aéroport. C’est le troisième qui a été autorisé à reprendre ses activités sur une période qui expirait en fin d’année.

L’avion a eu à faire beaucoup de transports de personnel privé. On ne peut pas a priori dire qu’il présentait des problèmes techniques’’, défend-elle, en ajoutant que c’est l’Asecna qui  gère la circulation aérienne. En amont, tout semble avoir été respecté, aux dires de la ministre. ‘‘Il n’y a pas de problèmes particuliers sur le timing des décollages et atterrissages ; les instructions idoines ont été données aux deux avions pour respecter la distance de mille pieds qui doit les séparer’’, déclare-t-elle  avant de poser une question pertinente : ‘’Comment ont-elles été exécutées ?’’ C’est ce que va déterminer l’enquête.​

OUSMANE LAYE DIOP

 

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