Publié le 12 Sep 2025 - 12:04
CRASH SENEGALAIR

Six mois avec sursis pour trois cadres de l’aviation civile

 

Neuf ans après le drame, la justice a livré son verdict dans l’affaire du crash de Sénégalair, survenu le 5 septembre 2015 au large de Dakar et qui avait coûté la vie à sept personnes. Le tribunal correctionnel de Dakar a reconnu coupables trois hauts cadres de l’aviation civile pour homicide involontaire, tout en écartant la responsabilité de l’État et de l’Asecna.

 

Le 5 septembre 2015, un avion sanitaire de la compagnie Sénégalair, en provenance de Ouagadougou, disparaissait des radars alors qu’il s’approchait de Dakar. À bord, deux pilotes, un mécanicien, trois soignants sénégalais et une patiente française. Aucun n’a survécu. L’enquête avait révélé une collision en plein vol avec un cargo de la compagnie Ceiba Intercontinental et mis en lumière une série de défaillances techniques et administratives.

L’audience spéciale, tenue en juillet 2025 après plusieurs reports, avait replongé dans ce dossier sensible. Quatre responsables de l’aviation civile comparaissaient : Magueye Marame Ndao, ancien directeur général de l’Anacim, Mohamed Mansour Sy, ex-directeur des transports aériens, El Hadji Moctar Daf, inspecteur de la navigabilité, et Mamadou Sy, inspecteur de la sécurité. Tous étaient poursuivis pour homicide involontaire.

Les prévenus avaient plaidé non coupables, rejetant la responsabilité sur la compagnie Sénégalair et l’Asecna, accusées respectivement de dissimulation et de retard dans l’alerte. Le parquet, de son côté, avait dénoncé un ‘’laxisme coupable’’ de l’autorité de régulation.

Dans son verdict, le tribunal a prononcé la relaxe d’El Hadji Moctar Daf, tout en déclarant coupables Magueye Marame Ndao, Mamadou Sy et Mohamed Mansour Sy du délit d’homicide involontaire. Ils ont été condamnés à six mois de prison avec sursis et à une amende ferme de 500 000 F CFA chacun.

Sur le plan civil, le tribunal a retenu la responsabilité civile de l’Anacim et condamné les trois prévenus, solidairement, à verser 30 millions de francs CFA aux héritiers de l’une des victimes, feu Hichem Berkani. Les autres parties civiles, dont les familles des pilotes, soignants et patientes disparus, ont vu leurs intérêts réservés pour une audience ultérieure.

En revanche, l’État du Sénégal et l’Asecna ont été mis hors de cause. Le jugement est assorti de l’exécution provisoire.

MAGUEYE NDAO

Section: