Publié le 17 Jan 2020 - 11:58
CRISE AU CESTI

Moumini Camara du Saes interjette appel

 

Mardi dernier, le juge de la troisième chambre du tribunal correctionnel de Dakar a condamné le secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur de la section Cesti, Moumini Camara, à 6 mois de prison avec sursis et à payer 2 millions de FR CFA à la directrice du Cesti et au responsable pédagogique de cette école, pour diffamation. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur, section Cesti, n’est pas d’accord avec cette sentence. Dans un communiqué de presse reçu hier à EnQuête, les syndicalistes annoncent qu’ils vont interjeter appel.

‘’La section Saes/Cesti est très surprise de la décision du tribunal de relaxer son secrétaire général du délit d’injures publiques, tout en le déclarant coupable de diffamation. Cette décision ne nous paraît pas fondée en droit, car, comme l’a soutenu notre conseil, à l’audience du 24 décembre 2019, la citation directe est manifestement irrégulière dans la forme’’, relève le syndicat.

En effet, affirment les syndicalistes, ‘’il se pose une question d’imputabilité personnelle des propos contenus dans le communiqué de notre section, qui ont été attribués dans la citation directe à notre secrétaire général. Il est constant et non contesté que ce communiqué a été signé collégialement par l’ensemble des membres de la section et, par conséquent, il n’est pas possible en droit de retenir la responsabilité personnelle du secrétaire général de la section Saes/Cesti’’. Dans le même cadre, Moumini Camara et ses collègues ajoutent qu’en droit, ‘’il n’existe pas de responsabilité pénale collective, ni de substitution, ni d’emprunt, ni du fait d’autrui encore moins de représentation pénale’’.

En outre, ils affirment maintenir leurs propos. ‘’Il n’y a jamais eu de délibération du comité pédagogique du Cesti avant la remise des attestations aux professionnels béninois, le 24 juillet 2019 à Cotonou. Les 52 attestations ont été  décernées de façon illégale, en violation flagrante des critères pédagogiques prescrits par le décret n° 2010-706 du 10 juin 2010 portant organisation et fonctionnement du Cesti’’, lit-on dans le communiqué. Les syndicalistes disent attendre encore des réponses à leurs questions adressées à la directrice du Cesti.

Ils regrettent également que ‘’depuis l’éclatement de cette affaire, toute une stratégie a été mise en œuvre à l’UCAD pour protéger Cousson Traoré, y compris au sein même du Saes. La Coordination Saes du campus de Dakar n’a pas fait montre du même zèle qu’il a déployé pour tirer des griffes de la justice un collègue, homme politique, arrêté dans le cadre d’une affaire qui n’avait rien à voir avec ses activités scientifiques et pédagogiques. Pourtant, l’Ucad a été régulièrement bloquée durant cette affaire. Mais qu’est ce qui justifierait au sein même de notre syndicat ce deux poids deux mesures dans des combats qui sont tous adossés à la défense de principes et de valeurs ? « L’université des copains et des coquins », ça suffit ! ‘’.

Le silence du recteur et du directeur des affaires pédagogiques les attriste aussi.

 

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