Publié le 19 Feb 2024 - 10:27
DÉTENUS LÉBÉRÉS ENTRE JEUDI ET VENDREDI    

La Raddho parle de 664 personnes

 

La Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (Raddho) s’est félicitée, à travers une note, de la libération, depuis le jeudi 15 février 2024, de concitoyens qui ont été arrêtés lors des événements politiques que le pays a connus depuis plus de deux ans et qui, depuis, avaient ‘’injustement’’ été maintenus dans les liens de la prévention.

 Selon ses sources, 664 détenus ont recouvré la liberté et rejoint leur famille, entre le jeudi 15 et vendredi 16 février 2024. Dans ce contexte préélectoral complexe, la Raddho se félicite de tels élargissements qui vont, selon elle, ‘’contribuer à décrisper l’atmosphère politico-sociale et créer les conditions d’une campagne électorale plus ouverte pouvant permettre aux millions de Sénégalais de se faire une meilleure idée des offres politiques des candidats à l’élection présidentielle.

Toutefois, l’organisation des Droits de l’homme insiste sur le fait que cette vague de libération ne doit pas faire oublier aux Sénégalais que la plupart des personnes qui ont recouvré aujourd’hui la liberté avaient été ‘’arbitrairement’’ arrêtées et ‘’illégalement’’ détenues dans des conditions extrêmement inhumaines qu’elle et d’autres organisations de défense des Droits de l’homme ont, à maintes reprises, dénoncées.

‘’Il est impératif, souligne-t-on dans la note, dans un pays dont la Constitution proclame que la personne humaine est ‘sacrée’ et ‘inviolable’ et que ‘l’État a l’obligation de la respecter et de la protéger’, que les conditions d’arrestation et de détention des personnes soient respectueuses de la dignité humaine. La Raddho demande à l’Observatoire national des lieux de privation des libertés, dont le rôle est, entre autres, de contrôler les conditions de prise en charge et de transfèrement des personnes privées de liberté, de veiller à ce que de telles pratiques qui ne sont pas dignes d’un pays dont la loi fondamentale proclame le respect des libertés fondamentales et des droits du citoyen ne restent pas impunies’’. 

Ce faisant, la Raddho invite l’État à poursuivre la libération de tous les détenus politiques en vue de consolider la paix sociale et politique, à cesser toutes les pratiques policières et judiciaires (traitements inhumains et dégradants, voire actes de torture, retours de parquet, refus systématiques des mesures de liberté provisoire par le procureur de la République) qui portent atteinte aux droits fondamentaux des citoyens, à prêter une attention particulière à la situation des élèves et étudiants qui viennent d’être libérés et qui ont besoin d’un soutien psychologique et pédagogique pour reprendre rapidement leurs études, à engager rapidement des consultations avec tous les acteurs du secteur de la justice afin de trouver rapidement une solution aux arrestations arbitraires et aux détentions longues et/ou illégales des citoyens.

Elle ‘’demande particulièrement à la Cour d’appel de Dakar, chargée par le Code électoral (article LO 130) de veiller à l’égalité entre les candidats, de prendre toutes les dispositions pour que le candidat Bassirou Diomaye Faye, actuellement en détention préventive, puisse obtenir la liberté provisoire et mener sa campagne dans les mêmes conditions que les autres candidats à l’élection présidentielle’’.

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