Publié le 28 May 2019 - 20:06
DECES DU DETENU FALLOU KA

Trois policiers et un Asp placés sous mandat de dépôt 

 

La cause du décès du prévenu Fallou Ka, détenu à la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel, est connue. Elle serait liée, d’après le certificat de genre de mort délivré par le docteur Saint Charles Nabab Kouka, médecin légiste, expert en dommage corporal en service à l’hôpital départemental de Mbour, à une coagulation intravasculaire disséminée (Civd) à la suite de ses lésions traumatiques de coups et blessures volontaires.

Trois policiers et un Asp, en service au commissariat urbain de la police de Mbacké, ont été appréhendés et placés sous mandat de dépôt. Ils sont incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel.

Le dossier est confié au doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Diourbel.

Les policiers Daouda Ndiaye, Ndongo Kane et Baba Coundoul ainsi que l’agent de sécurité de proximité (Asp) Louis Diouf, tous en service au commissariat urbain de Mbacké, ont été inculpés pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner sur la personne de Fallou Ka, qu’ils avaient interpellé pour offre et cession de chanvre indien. Ils ont été placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Diourbel. Ces agents des forces de défense et de sécurité ont été acheminés en prison par des éléments de la brigade prévôtale de la police avec, à leur tête, un officier de police.

C’est vers 15 h 30 mn que les prévenus ont été présentés au procureur de la République qui, après le décès du prévenu Fallou Ka, le 2 mai dernier, avait ordonné une autopsie. Le certificat de genre de mort établi par le docteur Saint Charles Nabab Kouka médecin légiste, expert en dommage corporal en service à l’hôpital départemental de Mbour, sur réquisition du commandant de la brigade de gendarmerie de Diourbel et dont ‘’EnQuête’’ détient copie, renseigne que l’examen externe ‘’a mis en évidence un arrêt cardio-respiratoire total, une absence de signes de lividité cadavérique, de multiples abrasions contuses au niveau de l’épaule gauche, de la face postérieure du thorax et de l’abdomen, des régions fessières, droite et gauche (abrasions très étendues), de la face antérolatérale des cuisses (ces abrasions mesurent en moyenne 10 cm de long et 1 cm de diamètre reproduisant l’agent contondant), des coups des pieds droit et gauche), une coagulation bleuâtre à la région épigastrique témoignant la présence d’un hématome pariétale’’.

Par contre, l’examen interne effectué sur le regretté Fallou Ka, 24 ans, révèle ‘’un hémothorax gauche de moyenne abondance (épanchement liquidien sero-hématique non coagulé mesurant 400 cc), un hémothorax droit de faible abondance (mesurant environ 200 cc), des caillots de sang noirâtres : des vaisseaux sanguins (acte thoracique, aorte abdominale, vaisseaux pulmonaires, vaisseaux hypogastriques, les vaisseaux hépatiques et la veine cave supérieure), des cavités cardiaques (oreillettes droite et gauche, ventricules droit et gauche), des plaques d’athérome obstruant les oreillettes gauche et droite’’.

Pour rappel, le prévenu Fallou Ka est décédé le 2 mai dernier à la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel. Après son décès, le directeur de la prison de Diourbel a été, renseignent des sources dignes de foi, ‘’convoqué à l’Inspection pénitentiaire de Thiès pour s’expliquer. Le parquet de Diourbel l’avait aussi écouté’’. Ces mêmes sources confient que le prévenu était très mal-en-point, lorsqu’il a été admis à la prison de Diourbel, le 29 avril. Le défunt devait être jugé le jeudi 9 mai. Il a été arrêté le 27 avril pour le délit d’offre et de cession de chanvre indien.

Boucar Aliou Diallo

Section: