Publié le 1 Jun 2015 - 22:12
DES ELEVES EN CM2 SANS ACTE DE NAISSANCE

50 000 candidats risquent d’échouer à l’état-civil

 

A l’heure où les élèves en CM2 vont se pencher sur les épreuves des examens, 50 000 candidats parmi eux auraient peut-être déjà échoué. Leur seul tort serait de ne pas avoir une pièce d’état-civil. La Cosydep a organisé une conférence de presse hier pour alerter pendant qu’il est temps.

 

Hawa est une petite fille en classe de CM2 dans la région de Matam. Cette ‘’brillante’’ élève âgée d’une douzaine d’années a profité du passage de la délégation de la Cosydep dans son école pour exprimer sa vive inquiétude de ne pas passer les examens de Cfee et d’entrée en sixième. A l’image de cette pauvre innocente, 50 000 enfants aujourd’hui en classe de CM2 risquent d’être privés d’examens, donc de passage en classe supérieure, faute d’une pièce d’état-civil.

La Cosydep a organisé hier une conférence de presse pour attirer l’attention des décideurs et de la communauté sur ce que certains ont qualifié de fléau.  Si rien n’est fait, ces jeunes risquent d’être sanctionnés pour une faute commise par leurs parents en particulier, l’Etat et la société de façon générale. En fait, précise Cheikh Mbow coordonnateur de la Cosydep, ‘’sans déclaration de naissance, l’enfant n’existe pas au niveau de son pays, ses droits ne sont pas reconnus…’’. La raison est simple : c’est la pièce d’état-civil qui ouvre les portes d’accès aux autres droits de l’enfant.

Au-delà de l’élève, l’état-civil reste très important pour le ministère, souligne Serigne Ndiaye, représentant de la tutelle. Selon lui, cette pièce permet d’avoir les statistiques nécessaires en matière de planification et de projections afin de mieux gérer les interventions de l’autorité. N’empêche, l’inquiétude est là et bien réelle. Non pas uniquement chez les élèves comme Hawa, mais aussi chez leurs parents.

Dame Seck de la fédération des parents d’élèves rappelle que l’année dernière, lui et ses collègues avaient écrit au ministre de l’Education nationale pour lui demander de permettre aux élèves sans pièce de pouvoir passer les examens et régulariser après. Une requête à laquelle le ministre Serigne Mbaye Thiam avait accédé. Cette année aussi, ils ont repris la même initiative. Mais la réponse est moins précise. ‘’Le ministre a dit qu’il va écrire à son collègue de la justice pour qu’il y ait des audiences foraines afin que les jeunes puissent avoir des actes d’état-civil et faire leurs examens’’, s’inquiète-t-il.

Serigne Ndiaye de la direction des établissements élémentaires rassure. Avant toute décision, souligne-t-il, il faut des consultations. Le ministre est justement sur le terrain. Il va rencontrer les inspecteurs. Et à l’issue de ce voyage, il prendra des mesures, promet-il, non sans rappeler que c’est l’Etat lui-même qui parle d’études obligatoires jusqu’à 10 ans.

Les différentes expériences

Il y a lieu toutefois d’avoir une vision plus loin et de se demander combien sont les élèves à l’école primaire sans acte d’état-civil. Donc combien sont-ils qui risquent de buter sur cette pièce une fois en classe d’examen ? Ce n’est pourtant pas faute d’initiatives. Selon Abdel Kader Ndiaye chargé de programme à la Cosydep, plusieurs expériences ont été tentées. On peut en citer la déclaration des naissances via le téléphone mobile de l’Ong Aide et action internationale, l’enregistrement des naissances à base communautaire de World vision et les cahiers de gouvernements scolaires de la Cosydep…

Le problème est qu’il y a des obstacles pour l’obtention d’un acte de naissance parmi lesquels l’éloignement des centres d’état-civil, le déficit de formation des agents, les frais de déclaration et l’absence de prise de conscience chez les parents. Ainsi, la Cosydep appelle les acteurs à une capitalisation  des actions, une synergie de toutes ces expériences et une coordination des différentes interventions.

BABACAR WILLANE

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