Publié le 29 Mar 2015 - 02:20
DETERIORATION DE LA SITUATION DES DROITS HUMAINS

La Gambie se moque des mises en garde des Nations unies 

 

Sur les 171 recommandations émises à son encontre, dans le cadre de son Examen périodique universel (EPU) aux Nations unies, la Gambie n’a accepté que 93. ‘’Un mépris total’’, selon Amnesty international.  

 

‘’La Gambie a fait preuve de mépris à l’égard de la communauté internationale, en refusant tout un ensemble de recommandations visant à remédier à la détérioration de la situation des droits humains dans son pays’’. C’est la conviction partagée hier par Amnesty International dans une note dont EnQuête détient copie. ‘’Le nombre élevé de refus sur des questions cruciales en matière de droits humains montre que le gouvernement est peu disposé à remédier à la situation déplorable des droits humains - et notamment aux restrictions injustifiées au droit à la liberté d'expression, aux disparitions forcées et au recours à la torture pour étouffer l’opposition’’, a dit Sabrina Mahtani, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International. Elle poursuit : ‘’Les défenseurs des droits humains, journalistes et personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées sont pris pour cibles, et la situation des droits humains en Gambie continuera à se dégrader, à moins que la communauté internationale ne s'emploie à inciter la Gambie à adhérer véritablement aux recommandations qu’elle a rejetées’’.

Durant son Examen périodique universel (EPU), la Gambie a répondu à 171 questions, commentaires et recommandations émanant de plus de 60 pays exhortant les autorités à en faire plus pour promouvoir et protéger les droits humains. Seulement les autorités gambiennes n’ont accepté que 93 points, faisant fi de tout le reste. ‘’Bien qu’il ait ajourné l’adoption des conclusions de l’EPU, la semaine dernière à la dernière minute, le gouvernement a déçu en s’abstenant d’envoyer une délégation à Genève, choisissant plutôt de soumettre ses réponses par écrit’’, regrette Amnesty.

Le Gambie n’a pas accepté les recommandations sur la ratification de la Convention des Nations unies contre la torture, émises par 13 États, ou portant sur l’abolition de la peine de mort. Le gouvernement de Jammeh a également rejeté la dépénalisation de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, ainsi que la coopération avec les procédures spéciales du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies. Il a également refusé les recommandations l’invitant à modifier la législation afin de lever les restrictions pesant sur la liberté d'expression. La situation des droits humains s'est fortement détériorée dans ce pays, depuis l’EPU de la Gambie en 2014.

En mars de la même année, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture a diffusé un rapport soulignant le risque élevé de torture, d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées dans le pays. Le rapporteur spécial sur la torture et le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires se sont rendus en Gambie en novembre 2014. Durant cette mission, ils n’ont pas été autorisés à accéder au quartier de haute sécurité de la prison centrale Mile 2, dans la capitale, Banjul, où sont détenus les condamnés à mort. Ces restrictions sont sans précédent, depuis l’établissement du mandat du rapporteur spécial sur la torture, il y a 30 ans.

AMADOU NDIAYE

 

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