Publié le 16 Jul 2019 - 20:42
DEVELOPPEMENT DE LA RECHERCHE EN AFRIQUE

L’Académie africaine demande le soutien de l’Ua

 

En conférence à Dakar depuis hier, l’Académie africaine des sciences demande l’appui de l’Union africaine et des gouvernements, pour le financement et le développement de la recherche scientifique.

 

La recherche a toujours été le parent pauvre, dans le domaine des sciences, en Afrique. Malgré la qualité des ressources humaines, les financements ne sont pas disponibles. Ce qui freine le travail des scientifiques dans la riposte contre les maladies. C’est pourquoi, lors de la Conférence internationale de l’Académie africaine des sciences (Aas) tenue hier à Dakar, le président de ladite académie a demandé à l’Union africaine (Ua) de collaborer avec eux pour l’opérationnalisation de l’Agenda 2063.

Selon le professeur Felix Dapare Dakora, la question qui revient toujours est de planifier les résultats des recherches. ‘’Je voudrais voir l’Union africaine appuyer cette initiative. Nous avons besoin d’une forte collaboration entre l’académie et l’Ua. Nous n’avons pas les ressources financières, ni le pouvoir de réaliser tous nos résultats de recherche’’, a-t-il plaidé.  

Avant de lancer un appel pour rencontrer le président de la République du Sénégal et tous les chefs d’Etat pour discuter de l’opérationnalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. "Nous avons l’expertise, mais nous n’avons pas le pouvoir. Il nous faut travailler avec l’Union africaine pour relever tous les défis qui interpellent l’Afrique. Le taux du Vih a été réduit de 60 % en 2015, grâce à la recherche. Si on pouvait maintenir cela, les gouvernements doivent nous appuyer à porter 1 % du Pib à la science", dit-il.

En outre, il a invité les jeunes scientifiques à s’approprier l’académie et à sauvegarder son image.

Par ailleurs, pour le directeur du programme Marcad, Professeur Oumar Guèye, le fait d’organiser cette conférence au Sénégal montre l’engagement des chercheurs. Pour lui, cette rencontre est un moment important pour rendre visible les actions menées par les chercheurs du Sénégal. ‘’Nous avons échangé et discuté sur les derniers résultats de la recherche. Il y aura de grands bonds dans la lutte contre les maladies. Si je prends l’exemple du paludisme, le consortium qui s’occupe du paludisme a démontré que la chimio-prévention du paludisme saisonnier, qui est jusque-là réservée aux enfants de moins de 5 ans, cette chimio-prophylaxie pouvait être administrée au-delà de 5 ans. L’Oms l’a adoptée et elle est appliquée jusqu’à 10 ans’’, informe le Pr. Guèye.

Il reste optimiste sur un probable financement par le président Macky Sall. ‘’Macky Sal lui-même a fait un très large plaidoyer pour le financement de la recherche. Il y a des initiatives et nous pensons qu’au niveau africain, son plaidoyer sera aussi très fort’’.

Cette conférence annuelle, organisée pour la première fois en Afrique francophone, est, selon le Pr. Guèye, une preuve de l’engagement de l’Aas à transcender les barrières linguistiques et géographiques.

Pour sa part, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Hanne, a soutenu que l’amélioration de la santé est prioritaire pour le développement de nos pays. ‘’La plupart des travaux de recherche financés par Deltas traitent de la santé maternelle et infantile, les maladies émergentes, la relation entre santé humaine et animale. Tous ces thèmes sont liés et ces trois jours vont vous permettre d’échanger".

Cette conférence scientifique réunit près de 300 scientifiques et spécialistes de la santé d’Afrique et d’autres parties du monde, pour présenter les résultats de recherches menées par des chercheurs de niveau master, doctorat et post-doctorat dans 21 pays africains.

VIVIANE DIATTA

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