Publié le 24 Oct 2022 - 21:56
DG DE L’EPF SUR L’INSUFFISANCE D’INGÉNIEURS AU SÉNÉGAL

‘’Il faut des compétences pour accompagner la croissance’’

 

Pour permettre aux talents nationaux et de la sous-région de trouver, sur leur propre territoire, une réponse à leurs besoins de formation en ingénierie, l’École polytechnique féminine (EPF) ouvre son premier campus international à Dakar.

 

Il n’y a pas assez d’ingénieurs dans le monde. Et le Sénégal est loin d’être l’exception. ‘’Il n’y a que 1 % d’écoles d’ingénierie à Dakar. Et nous n’avons pas assez d'écoles d'ingénieurs pour une population jeune’’, indique Abdoulaye Diop, expert dans l’ingénierie pédagogique et le management de business school. Pour apporter une réponse à ce problème, Dakar a été choisie pour accueillir le premier campus international de l’École polytechnique féminine (EPF) qui a ouvert ses portes aux hommes, tout en restant l’une des écoles où le taux de filles demeure le plus élevé.

Celle-ci entame ainsi une nouvelle page de son histoire, avec son installation hors de France. Directeur général de l’EPF, Jean-Michel Nicolle a souligné la nécessité d’avoir des ingénieurs généralistes dans ce monde complexe. ‘’Il est nécessaire d’avoir beaucoup de spécialités. Il y a, aujourd’hui, des écoles d’ingénieurs qui offrent des formations de spécialités, mais il faut aussi des ingénieurs capables d’intégrer toutes les spécialités pour traiter des problèmes complexes. La voiture, la maison, par exemple, sont complexes. Il faut des compétences en électronique, en informatique, en matériaux, en structure, en numérique, en chimie, etc. Et donc, il faut qu’il y ait des coordonnateurs de savoirs’’, soutient M. Nicolle.

Selon lui, le Sénégal est un pays en pleine croissance qui a besoin d’ingénieurs. Parce qu’il faut des compétences pour accompagner la croissance, dit-il. ‘’Le Sénégal est un pays en pleine croissance qui a besoin d’ingénieurs. Il suffit de regarder le Plan Sénégal émergent pour comprendre que la croissance économique et industrielle va être extrêmement rapide, grâce à ces ressources naturelles qui sont à portée de main’’, assure-t-il.

Le campus de l’EPF au Sénégal devra donc permettre aux talents nationaux et de la sous-région de trouver, sur leur propre territoire, une réponse à leurs besoins de formation en ingénierie. Cette école offre des formations de niveau Bachelor pour avoir des jeunes opérationnels au bout de trois mois. Il accueille aussi des formations de niveau Master. L’école forme des ingénieurs et des cadres intermédiaires.

Les raisons du choix de Dakar

À noter que la première promotion de l’EPF campus de Dakar a déjà débuté sa formation depuis novembre 2021, au sein d’un bâtiment en capacité d’accueillir une centaine d’étudiants. Ce campus international bénéficie de l’ensemble des nouvelles pédagogies, des outils numériques et des plateformes technologiques déployés dans l’ensemble des campus de l’EPF. Il devra permettre de nouer des relations durables avec l’écosystème économique et industriel sénégalais, en particulier les entreprises locales.

Abdoulaye Diop, qui dirige cet établissement depuis décembre 2021, est revenu sur le choix de Dakar. Cette option a été motivée, d’après lui, par la déclinaison sur les nouvelles orientations de l’enseignement supérieur sénégalais. Mais aussi parce que Dakar est une ville stratégique. ‘’Dakar a un leadership académique au niveau de l’Afrique francophone. Et depuis de nombreuses années, elle est un réceptacle de formations pour les jeunes qui viennent du Sénégal, du Congo, du Gabon, etc. Nous avons l’ambition de permettre à toute la communauté africaine de disposer d’une offre de formations en ingénierie innovante au niveau du Sénégal’’, déclare le directeur exécutif du campus Dakar de l’EPF.

Selon lui, en s’installant à Dakar, EPF rejoint les recommandations de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur par rapport aux mobilités des échanges au niveau national, sous-régional et international. 

BABACAR SY SEYE

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