Publié le 15 Nov 2018 - 14:50
DIABETE

Ce fléau des temps modernes inquiète

 

La ville de Rufisque a abrité, hier, la cérémonie officielle de la Journée mondiale du diabète. Une occasion saisie par les membres de l’Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (Assad) pour énumérer leurs difficultés et les craintes quant à l’évolution de ‘’l’épidémie’’.

 

Il est de notoriété publique que le diabète a un impact économique considérable pour la famille, pour la société et même pour l’Etat. Selon Baye Oumar Guèye, Secrétaire général de l’Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (Assad) ‘’déjà, rien que pour la prise en charge médicale plus le régime alimentaire, le coût tourne autour de 75 000 F Cfa par mois, environ 912 500 F Cfa par an’’. Tandis que, explique-t-il, ‘’le taux de prévalence du diabète au Sénégal est de 3,4 %. Le diabète est aujourd’hui devenu plus qu’une épidémie, un véritable fléau des temps modernes’’.

En plus, précise le secrétaire général de l’Assad, 80 % des diabétiques de type 2 ne bénéficient pas encore de la subvention de l’Etat. Il s’agit, selon lui, ‘’de personnes âgées polypathologiques. C'est-à-dire qu’à côté du diabète, elles développent d’autres complications cardiovasculaires, rénales, rétinopathies, entre autres’’. Malgré ces écueils, il souligne que les personnes atteintes doivent refuser le défaitisme. Ce sentiment est renforcé par les acquis enregistrés, notamment la subvention de l’insuline à 300 millions de francs Cfa, la gratuité de la prise en charge des enfants diabétiques et des camps de vacances, la mise en place de ‘’Mdiabète’’, qui est une application mobile destinée à la sensibilisation.

Venu représenter le ministre de la Santé à la rencontre, le directeur de cabinet du ministère de la Santé, Aloys Waly Diouf, a alerté sur l’ampleur que prend actuellement la maladie. Du coup, précise-t-il, ‘’le diabète est l’une des crises de santé mondiale de ce siècle. De plus en plus, des personnes développent chaque année cette maladie aux multiples complications’’. Le médecin ajoute que, selon la Fédération internationale du diabète, en 2017, 226 millions de personnes étaient atteintes par cette maladie à travers le monde. Et les projections en 2030 tournent autour de 522 millions, si la progression actuelle continue sans mesures de lutte.

‘’Près de 80 % de ces nouveaux cas devraient survenir dans les pays en voie de développement’’, souligne-t-il. Et le Sénégal n’est pas épargné car, selon l’enquête nationale sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles réalisée en 2015, il est montré une prévalence nationale de 3,4 % dans la tranche d’âge comprise entre 45 et 59 ans, de 7 à 7,9 % et 11,2 % dans la tranche comprise entre 60 et 69 ans. Le diabète est, à l’en croire, plus fréquent en milieu urbain qu’en milieu rural, avec respectivement une prévalence de 4,5 % contre 2,3 % en milieu rural. 

PAPE MOUSSA GUEYE

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