Publié le 14 Jul 2015 - 22:02
ÉLABORATION CODE DÉONTOLOGIE DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE

Les syndicalistes se rebiffent

 

Le tout n’est pas d’élaborer une loi, encore faudrait-il qu’elle soit implémentée de concert. Certains membres de syndicats de la fonction publique nourrissent de sérieuses appréhensions envers un code de déontologie non participatif.

 

Les hautes autorités de l’admi- nistration publique s’éloi- gnent-elles de leurs démem- brements à l’échelon inférieur ? Pourquoi cette redéfinition des rap- ports entre les sphères centrales de décision et les agents publics à la périphérie ? Le processus d’élabora- tion du code de déontologie annoncé par la ministre de la Fonction publique, Viviane Laure Bampassy, vendredi dernier, est le clou d’une

série de mesures qui marque un dur- cissement de la position des autori- tés publiques. Après le ballon de sonde du ministre des Finances sur la suppression des heures supplé- mentaires, et les déclarations du président sur une administration budgétivore ; la conférence de presse de l’Union des syndicats de l’administration centrale (USAC), mercredi passé, avait sonné comme une mise au point contre les attaques de l’autorité sur les agents de la fonction publique.

Lors de la rencontre de vendredi, il s’est agi alors pour le Premier ministre de faire cesser les “grèves récurrentes dans certains secteurs de l’Administration qui mettent en péril la continuité du service public, la récurrence des détournements des deniers publics, l’absentéisme, la partialité, la lenteur dans le trai- tement des dossiers, l’inefficacité de l’action publique en général”. Mais les principaux concernés mon- trent déjà leurs appréhensions par rapport à ce code général de déon- tologie qui découle du fait accom- pli.

“Nous fustigeons la démarche, la procédure utilisée pour mettre en place ce processus, car, c’est à tra- vers la presse que nous avons appris la rencontre entre les ministres de la Fonction publique, de la Bonne gouvernance avec le Premier minis- tre”, déplore le secrétaire général du Syndicat national des cadres et employés de l’administration publique (Synecap), Makhtar Dabo. Selon lui, la démarche qui a prévalu lors du consensus adopté pour le pacte de stabilité social aurait pu être reconduite, car “on n’impose pas un code de déontolo- gie”, déclare-t-il.

que l’administration sénégalaise vit un malaise profond qui déteint sur son efficacité, le syndicaliste estime que l’exemple doit provenir des auto- rités elles-mêmes. “C’est une bonne idée. Mais, le pendant de l’efficacité du service public, c’est une bonne chose que l’Etat prenne en amont ses responsabilités, avant de vouloir édicter des règles”, déclare-t-il. Il en veut pour preuve les recrutements de ces dernières années qui ont causé beaucoup de frustrations parmi des agents méritants de la fonction publique.

Me Touré fait aussi le “constat dés- obligeant du non-respect des délais par l’Etat des engagements pris avec les syndicats. Ce qui contribue à envenimer des relations déjà compli- quées”, estime-t-il. La correction de certaines tares dans la gestion des autorités, notamment les déséquili- bres notés dans la rémunération qui a entraîné “des frustrations légitimes”, sont la priorité, estime le greffier qui invite les autorités à “ éviter toute for- mule coercitive, sans créer les condi- tions d’application du code “.

OUSMANE LAYE DIOP

Section: