Publié le 9 Mar 2013 - 15:06
EFFONDREMENT D'UN IMMEUBLE DE 4 ÉTAGES À OUAKAM

Deux morts, quatre blessés dont trois dans un état grave

 

 

 

On n'a pas encore fini de pleurer les sept talibés morts récemment dans un incendie à la Médina qu'une autre catastrophe s'est produite à Ouakam. Dans ce quartier populeux de Dakar, un immeuble de quatre étages s'est effondré hier faisant 2 morts et quatre blessés dont trois dans un état grave.

 

 

Deux morts et quatre blessés dont trois dans un état critique. C'est le bilan de la catastrophe qui s'est produite hier dans le populeux quartier de Ouakam où un immeuble de quatre étages s'est effondré comme un château de cartes sur six ouvriers. Ainsi, le chef d'équipe qui n'est rien d'autre que le fils de l'entrepreneur et un autre maçon ont péri, tandis que trois autres victimes grièvement blessées bataillent pour survivre. La quatrième victime, elle, s'en est sortie avec quelques blessures qui n'ont pas mis sa vie en danger. Le manœuvre a été évacué au poste de santé de Ouakam pour les premiers soins.

 

L'effondrement s'est produit à 9h, le matin, alors que les ouvriers s'affairaient aux travaux du bâtiment. Un des rescapés alerte alors les soldats du feu qui arrivent sur les lieux du drame, 30 minutes après. Le corps sans vie de la première victime est découvert et évacué à l’Hôpital général de Grand Yoff. 

 

Ensuite, un périmètre de sécurité est établi par des éléments de la Brigade d'intervention mobile de la gendarmerie nationale venus en renfort, pour contenir la foule immense qui ne cesse de grossir. Des ouvriers sont encore sous les décombres. Personne n'est en mesure d'en dire le nombre. Dès lors, les supputations vont bon train. Certains avancent le chiffre de dix ouvriers coincés sous les décombres, tandis que d'autres parlent de trois ouvriers seulement.

 

''Il y a trois ouvriers, sous les décombres, ils m'ont d'ailleurs appelé à plusieurs reprises. Mais, depuis quelques minutes, je n'arrive plus à les joindre, ils ne répondent pas'', déclare Pape Sèye, le seul rescapé pour l'instant. Devant ce désastre, les soldats du feu déploient les gros moyens. Trois pelles mécaniques sont mobilisées pour sortir les ouvriers coincés sous les décombres. Quelques minutes plus tard, trois victimes dont deux grièvement blessées et une légèrement sont découvertes et conduites aux soins.

 

Ainsi, de 10h à 17h, les soldats du feu, aidés par les Forces françaises du Cap-vert, continuent de chercher en vain. Plus le temps passe, plus l'espoir de retrouver les ouvriers vivants diminue. 17H 30mn, toujours rien. Les recherches se poursuivent, mais ne donnent aucun résultat. Ce n'est que vers 18h que le corps sans vie d'un autre ouvrier est aperçu par des éléments des sapeurs-pompiers. 

 

Les normes de construction bafouées 

 

À l'origine de cet effondrement, il y a le non respect des normes de construction par l'entrepreneur du bâtiment. L'immeuble de quatre étages était en train d'être construit avec des fers de 6 et des fers de 8. Ce qui est inacceptable, selon des ouvriers du bâtiment qui ne semblent pas être surpris par l'effondrement du bâtiment.  Il s'y ajoute, selon certaines indiscrétions, que le propriétaire du bâtiment n'avait la permission de construire que deux étages seulement, là où il en a construit quatre.

 

''Quand j'ai entendu qu'un immeuble s'est effondré à Ouakam, je n'ai même pas cherché midi à 14h, parce que je savais que c'était ce bâtiment'', soutient Ndiaga Sarr, un riverain. ''Cela fait douze ans que je travaille dans le bâtiment. Quand j'ai vu le bâtiment pour la première fois, j'ai aussitôt dit que les normes de construction n'étaient pas été respectées. Même un chauffeur de taxi qui est passé devant l'immeuble, pas plus tard que ce matin, a fait la même remarque, quelques minutes seulement avant que le bâtiment ne s'effondre'', a dit Pape Sèye, l'ouvrier rescapé.  

 

 

 

 

 

 
ASSANE MBAYE
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