Publié le 1 Dec 2017 - 16:14
EN VISITE A OUAGADOUGOU

La France va restituer à l’Afrique son patrimoine

 

L’une des déclarations fortes du Président français Emmanuel Macron à Ouagadougou est l’annonce de la restitution du patrimoine de l’Afrique en France au continent noir.

 

Un discours de plus d’une heure trente minutes ne pouvait en aucun cas occulter la culture. Comme avec l’économie, la sécurité et autres, le président français Emmanuel Macron a axé son discours sur les questions de l’heure. ‘’Je ne peux pas accepter qu'une large part du patrimoine culturel de plusieurs pays africains soit en France. Il y a des explications historiques à cela, mais il n'y a pas de justification valable, durable et inconditionnelle. Le patrimoine africain ne peut pas être uniquement dans des collections privées et des musées européens. Le patrimoine africain doit être mis en valeur à Paris, mais aussi à Dakar, à Lagos, à Cotonou, ce sera une de mes priorités’’, a-t-il déclaré mardi lors de son face-à-face avec des étudiants burkinabés à l’université Kizerbo de Ouagadougou.

Le Bénin doit être heureux d’entendre cela. Il y a à peu près deux ans, il avait demandé la restitution de son patrimoine à la France. L’Elysée avait alors répondu négativement à cette requête, expliquant que ces vestiges réclamés ont été acquis par la France légalement suivant les règles du droit international dans ce domaine. Ce qui en fait un patrimoine privé de l’Etat français. Et Macron vient par cette déclaration prendre le contre-pied de son prédécesseur François Hollande. Il se donne même des délais. ‘’Je veux que d'ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique.’’

Il n’empêche qu’il a tenu à relever : ‘’Ça supposera aussi un grand travail et un partenariat scientifique, muséographique parce que, ne vous trompez pas, dans beaucoup de pays d'Afrique, ce sont parfois des conservateurs africains qui ont organisé le trafic et ce sont parfois des conservateurs européens ou des collectionneurs qui ont sauvé ces œuvres d'art africaines pour l'Afrique en les soustrayant à des trafiquants africains ; notre histoire mutuelle est plus complexe que nos réflexes parfois ! Mais le meilleur hommage que je peux rendre non seulement à ces artistes mais à ces Africains ou ces Européens qui se sont battus pour sauvegarder ces œuvres, c'est de tout faire pour qu'elles reviennent. C'est de tout faire aussi pour qu’il y ait la sécurité, le soin qui soit mis en Afrique pour protéger ces œuvres’’, a-t-il déclaré.

Emmanuel Macron définit en outre les contours de ce partenariat. Le Président français souhaite que l’Afrique ait des conservateurs bien formés afin que ce patrimoine soit sauvegardé.

Saison des cultures africaines en France

Par ailleurs, Emmanuel Macro a annoncé qu’il lancera en 2020 ‘’une Saison des cultures africaines en France’’. ‘’C'est un constat simple, en France, si on veut connaître l'Afrique, on peut aller au musée dit du Quai Branly ou dans beaucoup d'autres musées, on voit l'Afrique que moi je n'ai jamais connue, on voit l'Afrique d’il y a cinq cents ans ou mille ans, mais on ne voit pas la scène artistique contemporaine de l'Afrique et c'est vrai !’’ constate-t-il. Aussi, informe-t-il, ‘’cette Saison des cultures africaines en France, inédite, doit permettre de faire connaître à la France, aux jeunes Français la création des jeunes générations africaines dans la mode, dans la musique, dans le cinéma, dans le design’’.

Mais ce ne sera pas que cela, à l’en croire. Le président de la République française voudrait que cet évènement soit mis à profit pour ‘’valoriser une autre forme d’histoire’’. ‘’L'histoire de l'Afrique ne peut pas être seulement écrite par des spécialistes européens de l'Afrique, il convient de valoriser, de poursuivre et d'aider au parachèvement d'une histoire de l'Afrique écrite par les Africains. Je pense d'une part évidemment à l'histoire et l'historiographie africaine qui est indispensable’’, a indiqué M. Macron. Tel que l’a entamé le Sénégal avec l’écriture de son histoire générale par des historiens sénégalais. Citant Ousmane Sembène et Paulin Soumano Vieyra comme les pionniers du cinéma, il a fait part de son vœu de faire profiter les jeunes Africains de la cinémathèque Afrique de la France qui rassemble près de 1 700 films. 

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