Publié le 29 May 2015 - 03:12
ENCOMBREMENT DE LA VOIE PUBLIQUE A KOLDA

Un véritable casse-tête chinois pour les autorités municipales 

 

A Kolda, l’encombrement de la voie publique par certains corps de métiers reste un véritable casse-tête pour les usagers de la route. La mairie a un plan de désencombrement et compte sévir. En attendant, conducteurs de motos Jakarta, vendeurs de légumes, mécaniciens, marchands ambulants, entre autres, ne cèdent pas le passage. Au centre-ville, il faut jouer des coudes pour se frayer un passage.

 

Des marchands ambulants, des camions gros-porteurs stationnant çà et là, des étals de mangues, de légumes en pleine rue, des charrettes tractées par des ânes et conduites par des enfants et occasionnant des embouteillages monstres, surtout en cette période d’année scolaire. C’est le spectacle quotidien au centre-ville de Kolda. A 10 heures du matin, à la rue Baol-Baol, tout comme à la rue Demba Koita en passant par la route principale, se frayer un passage n’est pas de tout repos.

Les occupants accusent la mairie d’être à l’origine de cette situation. Ils regrettent des chantiers inachevés et dénoncent un manque de politique de désengorgement et d’initiatives. « Nous sommes conscients que nous occupons illégalement la route. Mais quoi faire ? La mairie est incapable de trouver d’autres sites. Certains marchés sont en construction depuis dix ans. Allez-y visiter le marché de Sikilo, situé derrière le Lycée Alpha Molo Baldé et le marché Mame Diarra. Vendeurs et commerçants y sont exposés aux rayons soleil et sont à la merci de la pluie. Ce sont des travaux qui ont été entamés par l’ex-maire Bécaye Diop », renseigne Awa Kandé, une  vendeuse trouvée aux alentours du marché central.

Sa voisine Fatoumata Diao charge également la nouvelle équipe municipale. « Cette nouvelle équipe dirigée par Abdoulaye Bibi Baldé ne fait que des promesses. Elle n’a rien fait de concret. Si elle avait terminé ces marchés et créé d’autres, afin de désengorger le marché central, peut-être que la question de l’encombrement de la voirie serait un vieux souvenir. S’il n’y a pas d’autres marchés et que la mairie continue à nous demander de payer les taxes, comment voulez-vous que nous quittions ces lieux ? Ici, nous parvenons à vendre nos marchandises et avoir de quoi à subvenir à nos besoins et ceux de nos familles. »

Dans cette situation, les plus à plaindre sont les automobilistes. En l’absence d’aires de stationnement, ‘’nous nous garons n’importe où et n’importe comment », déclare Salif Seydi, chauffeur d’un camion qu’il a stationné en pleine rue, tout près d’une banque de la place. Issa Mballo, chauffeur de taxi, préfère interpeller le ministre-maire, Abdoulaye Bibi Baldé. Il lui demande d’assainir le secteur parce que circuler au centre-ville est devenu un véritable parcourir du combattant pour piétons et conducteurs. ‘’Nous perdons beaucoup de temps pour sortir du centre-ville. Avec l’avènement des motos, c’est l’anarchie. Chacun fait ce qu’il veut sans se soucier des autres, surtout les conducteurs de motos Jakarta ». Mais Harouna Diamanka, précisément conducteur de moto Jakarta, n’est pas de cette avis. Il a tout entendu. Il réplique : « Ce n’est pas vrai. Les conducteurs de motos Jakarta ne sont pas à l’origine de ces embouteillages. Avant l’avènement de ces engins, il y avait déjà des embouteillages. Nous sommes tous responsables de cette situation.»

Les usagers sollicitent la mairie de déguerpir les occupants

Devant le chaos qui règne en ville, tous les yeux sont tournés vers la mairie. Les usagers attendent un déguerpissement des occupants. C’est le cas d’Idy Sané, vendeur en face de la station Totale. ‘’Il n’y a pas de sens interdits. C’est à Kolda qu’on voit ça. Les autorités administratives et municipales doivent prendre leur courage et déguerpir les occupants ».  Youssouf Seydi, habitant le quartier Doumassou, agrée cette solution. « C’est ça seulement qui pourra rendre la circulation fluide, dit-il. Car toutes les rues sont bloquées. On ne sait même pas où aller. A partir de l’école Saint-Charles jusqu’au centre-ville, il y a des problèmes. De 8 heures à 13 heures, il est difficile de circuler librement dans ces endroits. Une marée humaine inonde les rues, les conducteurs de motos Jakarta, qui circulent à vive allure, sont capables de vous renverser sur la chaussée. La circulation à Kolda est déplorable ». De ce fait, l’argument selon lequel ces commerçants gagnent honnêtement leur vie ne saurait prospérer. ‘’Les autorités compétentes doivent prendre à bras le corps le problème pour éradiquer le mal qui nous entoure.’’

La municipalité compte sévir

Consciente de la situation, la municipalité se dit prête à agir. Une opération de déguerpissement est prévue dans les jours à venir. « On s’est rendu compte que les piétons n’ont pas où passer. Pour la sécurité et le bien-être des gens, on s’est dit qu’il y a nécessité de déguerpir les occupants », souligne le troisième adjoint au maire Diénaba Diack. Pour la réussite de l’opération, les occupants ont été informés et sensibilisés sur la question. « Les routes vont complétement être libérées. C’est quelque chose de concret et d’irréversible. Je puis le dire de façon claire et nette. Aucune dérogation ne pourra se faire à ce sujet. Nous avons rencontré tous les occupants pour les sensibiliser sur les dangers de la route. En plus de cela, nous avons tenu, au début de ce mois, un Conseil départemental de développement (CDD) axé sur la question. Cette rencontre a pu regrouper tous les acteurs concernés. Après cette rencontre, nous allons dérouler l’agenda prévu pour déguerpir les occupants », renseigne le premier adjoint au maire de Kolda, Daouda Sidibé.

Mactar Diop, préfet de Kolda : ‘Le plan de circulation doit être modifié’’

L’encombrement de la rue à Kolda interpelle également les autorités administratives. Le préfet de Kolda, Mactar Diop, estime que le plan de circulation doit être modifié. « L’avenue principale pourra contenir seulement une seule voie et chercher un contournement. Ce qui permettrait d’avoir les effets de cette fluidité de la circulation. C’est la raison pour laquelle, de concert avec la mairie, une réflexion est en train d’être menée pour voir dans quelle mesure désencombrer les rues de la commune. »

Lors du conseil départemental de développement (CDD) précité, la mairie a prévu comme mesures provisoires de déplacer les commerçants à l’intérieur du marché où dans les marchés secondaires, en attendant que les cantines, qui seront bientôt construites, soient disponibles. 

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

 

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