Publié le 29 Jun 2019 - 21:27
EQUIPEMENT DES SYSTEMES FINANCIERS DECENTRALISES

82 millions de francs CFA octroyés par la tutelle 

 

Une enveloppe de 82 millions de francs CFA a été déboursée par la ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, Zahra Iyane Thiam, pour équiper en matériel informatique et de gestion, 16 Systèmes financiers décentralisés (Sfd). La cérémonie de remise symbolique de ce lot a eu lieu hier.

 

Le ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, à travers le Fonds d’impulsion de la Microfinance, a procédé, hier, à une dotation de matériels informatiques à 16 Systèmes financiers décentralisés (Sfd). ‘’La mise à disposition de ces équipements constitués d’un lot d’ordinateurs d’une valeur estimée à 30 millions de francs CFA contribuera, à coup sûr, au renforcement des capacités d’intervention des structures bénéficiaires. Cette dotation en matériel informatique est complétée par  l’implantation de Systèmes d’information et de gestion (Sig) au niveau du premier lot de ces Sfd, pour un montant global de 52 millions de franc CFA’’, annonce Zahra Iyane Thiam. La ministre de tutelle s’exprimait hier, lors de la cérémonie de remise symbolique de ce lot de matériels à ce 1er lot de bénéficiaires.

La ministre estime que l’évolution du secteur de la microfinance exige aux Sfd de disposer d’outils de gestion et de contrôle ‘’adéquats’’. Ceci, pour le suivi de toutes les transactions opérées dans un système informatique ‘’fiable’’, afin d’assurer la sécurité de leurs ressources. En effet, Zahra Iyane Thiam soutient que l’informatisation des Sfd constitue un ‘’défi majeur’’ à relever, pour se conformer aux exigences réglementaires édictées par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao). ‘’La remise de ce matériel vient répondre à cet impératif et témoigne de la volonté de mon département à ne ménager aucun effort pour la promotion économique et sociale, à travers des mécanismes innovants d’accès au crédit, et garantir ainsi l’effectivité de l’inclusion financière’’, renchérit-t-elle.

La tutelle a aussi signé, hier, un partenariat avec l’Association professionnelle des Sfd. Une collaboration qui, selon le président de cette association, ‘’contribuera à impulser’’ une dynamique nouvelle pour le secteur de la microfinance. Ceci, par l’appui qu’il apportera en termes d’outils et de capacités, pour promouvoir la finance inclusive et performante qu’ils souhaitent mettre au service du développement de leur pays. D’après Amadou Boudia Guèye, les objectifs poursuivis à travers cette convention sont, entre autres, d’échanger sur ce qu’ils veulent atteindre dans le cadre de la promotion du modèle entrepreneurial de l’Economie sociale et solidaire, avec comme instrument moteur la microfinance.  En vue de faciliter l’accès des Sfd à des mécanismes de refinancement, de contribuer à l’inclusion financière et sociale des populations. Mais également, d’assurer le suivi-évaluation des programmes de coopération entre les entités du ministère, les Sfd et l’association.

L’encours de dépôts des Sfd évalué à 334 milliards de FCFA en 2018

Il convient de noter qu’au Sénégal, le nombre de Sfd en activité est estimé à 303, en fin décembre 2018, avec 898 points de services. Concernant les clients des institutions de microfinance, ils sont au total 3 052 345, soit un taux de pénétration de 19,1%. L’encours de dépôts est évalué à 334 milliards de francs CFA, pendant la période sous-revue et l’encours de crédit à 434 milliards de francs CFA. Au même moment, la production annuelle de crédits s’est chiffrée à 469 milliards de francs. Malgré ces performances, des contraintes ont été soulevées par les professionnels des Sfd. Il s’agit, notamment, du retard dans la mise en œuvre de la nouvelle lettre sectorielle Lps 2016-2020, le retrait du secteur de plusieurs partenaires techniques et financiers, les difficultés fiscales. Mais également, l’insuffisance de synergie entre les différents fonds étatiques. Ce qui crée, d’après eux, des dysfonctionnements au sein du secteur.

Ces acteurs ont, en même temps, signalé une déficience de ressources des Sfd pour répondre aux besoins de crédit croissants des populations. Et un manque de moyens d’appui technique financier pour les institutions en difficulté et celles de petite taille. Sur ce, les professionnels des Sfd plaident pour la modernisation du secteur de la microfinance en phase avec de nouvelles gammes de produits digitaux. Le renforcement de la crédibilisation de la microfinance auprès des autorités de tutelle, de promoteurs et bailleurs de fonds, de même que celui de la bonne gouvernance de ces sociétés financières, est souhaité.

Tout en prônant le repositionnement du secteur dans le financement des microentreprises, des Petites et moyennes entreprises (Pme), des Petites et moyennes industries (Pmi) et l’inclusion financière, ces acteurs veulent une augmentation des ressources mises à la disposition de leurs institutions. Afin qu’ils puissent satisfaire les besoins en services financiers et non financiers de la population.

 

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