Yaye. A. Ngom créait des tontines fictives
Condamnée à six mois, dont trois mois d’emprisonnement ferme, Yaye Astou Ngom pique une crise dans la salle d’audience. Celle-ci, âgée de 28 ans et mère de deux enfants, est reconnue coupable d’escroquerie portant sur plus de deux millions de francs CFA. La dame mettait en place des tontines fictives et grugeait beaucoup de personnes.
Créer des tontines fictives et gruger d’honnêtes gens, c’est l’activité favorite de Yaye Astou Ngom. Cette dernière a réussi à ruiner plusieurs personnes. Dans ce dessein, elle a déclaré aux adhérents que les tontines sont sous la supervision d’un adjudant au commissariat des Parcelles-Assainies. Si son acte est resté impuni pendant des années, sa dernière victime, en l’occurrence Mariama Zahra Diagne, ne s’est pas laissé faire.
En effet, la dame, qui est établie au Maroc, a participé à une tontine de Yaye Astou Ngom en y faisant adhérer trois autres membres de sa famille. Chaque mois, elle versait la somme de 270 000 F CFA.
Pour appâter ses victimes sur le nombre de participants, elle leur donnait des numéros fictifs et parfois ceux des membres de sa famille. Il est ressorti de la procédure que la tontine devait durer 14 mois. Au bout du 11e mois, la plaignante et les membres de sa famille devaient recevoir successivement leurs parts. Quand celle-ci lui a demandé son dû, Yaye Astou Ngom, pour se tirer d'affaire, lui a dit que certains membres n’ont pas cotisé. Lasse de réclamer son argent, Mariama Zahra Diagne a déposé une plainte contre elle.
L’affaire a été évoquée hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.
En prison depuis le 26 janvier dernier, Yaye Astou Ngom, âgée de 28 ans, a reconnu devoir de l’argent à la partie civile. Elle a expliqué que la tontine a commencé le 15 janvier 2023. À l’en croire, les participants étaient au nombre de 16. Elle a précisé également que le 17e devait lui revenir et que les autres étaient d’accord sur ce principe. ‘’L'un des participants s'est retiré dès le premier mois. Sur ce, j'ai demandé aux autres membres d'augmenter la somme des cotisations pour couvrir les 17 mois. Par la suite, d'autres membres qui ont déjà récupéré leur mise se sont retirés. On faisait le tirage dans le groupe Whatsapp’’, a déclaré la prévenue qui est mariée et mère de deux enfants.
Entendue à son tour, la plaignante Mariama Zahra Diagne a renseigné : ‘’Quand j’ai déposé plainte, les réquisitions de la Sonatel ont démontré qu'elle nous a donné des numéros fictifs, quand je lui ai demandé les coordonnées des autres participants. Certains numéros appartiennent à ses proches. Aussi, elle m'avait dit que c'est l’adjudant Niane du commissariat des Parcelles-Assainies qui supervisait la tontine. Ce qui est faux. Ce dernier m'a fait savoir qu'elle est une habituée des faits. Il a reçu souvent des personnes qui se sont plaintes de ses agissements. La tontine n'a jamais existé’’.
Convaincu de la culpabilité de la prévenue, l’avocat de la partie civile a réclamé, pour le compte de sa cliente, la somme de 3,5 millions de francs CFA en guise de dédommagement. À la suite du ministère public qui a requis une peine d’emprisonnement de trois mois ferme, l’avocat de la défense a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Malheureusement, sa requête n’a pas été acceptée par le tribunal qui a reconnu sa cliente coupable d’escroquerie. Elle a écopé d’une peine d’emprisonnement de six mois, dont trois mois de prison ferme. En sus de sa peine, elle doit allouer 3,5 millions de francs CFA à la plaignante Mariama Zahra Diagne. Dès qu’elle a entendu la sentence, Yaye Astou Ngom a piqué une crise avant d’être évacuée.
MAGUETTE NDAO