La CEDEAO bande les muscles
L’insécurité qui règne dans la région ouest-africaine, à cause des terroristes, reste une préoccupation pour les chefs d’Etat de la CEDEAO qui se sont réunis samedi dernier à Dakar. Le Président Macky Sall invite les pays de la région à unir leurs forces pour faire face à cette menace.
Il ne rate plus une occasion pour tirer sur les terroristes. Dans toutes ses sorties, le président de la République Macky Sall condamne les exactions menées par des organisations telles que Boko Haram, l’Etat islamique… La question de la lutte contre le terrorisme était encore au centre des débats, lors de la 49ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat qui s’est tenue samedi dernier à Dakar.
‘’Nous devons y faire face en associant tous nos moyens, dans une perspective globale à long terme’’, a appelé de ses vœux le chef de l’Etat qui a effectué de nombreux déplacements dans les pays qui ont été attaqués par des terroristes, au cours de l’année qu’il a passé à la tête de la Conférence. Il s’est rendu, en effet, au Mali et à Ouagadougou. Ces exemples, parmi tant d’autres, font dire au Président sénégalais que ‘’la menace terroriste reste une source de préoccupation pour notre sous-région’’.
Son vœu est partagé par tous : le combat contre le terrorisme doit être remporté. Selon le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel Alain De Souza, ‘’aucune intégration véritable et durable ne peut se faire sans un environnement de paix et de sécurité’’. ‘’Nous devons redoubler de vigilance et de dynamisme, surtout en cette période où toutes les formes de violence et d’exclusion s’exacerbent’’, appelle-t-il. Le successeur de Kadré Désiré Ouédraogo constate qu’il y a une ‘’multiplication des foyers de terrorisme’’ dans l’espace CEDEAO. Cela, dit-il, doit pousser les Etats qui le composent à ‘’réfléchir sur la constitution d’une force régionale d’intervention contre le terrorisme’’.
‘’Il n’existe pas un Etat islamique en Afrique’’
En attendant, le président de la République précise ‘’qu’il n’existe pas un Etat islamique en Afrique de l’Ouest correspondant aux visées terroristes de Boko Haram. Il invite tout le monde à ‘’lever tout amalgame dans la terminologie’’. ‘’Boko Haram reste Boko Haram. Et l’islam n’a rien à voir avec le terrorisme et sa folie meurtrière’’, dit-il. Cependant, lutter contre le terrorisme, c’est aussi ‘’traiter les causes profondes de l’insécurité transfrontalière’’ qui, selon le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-unis pour l’Afrique de l’Ouest, Dr Mohamed Ibn Chambas, sont ‘’l’absence de développement et les effets pervers du changement climatique’’. ‘’La lutte contre le terrorisme est une œuvre de longue haleine qui exige des efforts soutenus dans les domaines de la gouvernance, de la sécurité, de la résilience et du développement’’, poursuit le Dr Ibn Chambas.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
