Publié le 4 Oct 2016 - 19:14
FAILLES DANS LA POLITIQUE DE MIGRATION EN AFRIQUE

Les Etats du continent invités à revoir leurs copies  

 

Les participants à la réunion régionale du réseau Migration et développement de la société civile en Afrique (Made Afrique) organisée hier, à Dakar, ont reconnu que le continent peine à mettre en place une politique commune favorable à la gestion des problèmes liés à la migration. D’ailleurs, ils ont également déploré le déficit d’harmonisation des textes nationaux par rapport à la législation dans l’espace Cedeao.

 

Le réseau Migration et développement de la société civile en Afrique (Made Afrique) a organisé hier, à Dakar, une réunion axée sur le thème ‘’Pas de mobilité sans protection : Migration et mobilité intra interrégionale en Afrique’’.  A cette occasion, les participants ont décelé des failles dans les textes qui font état de la migration en Afrique. Le professeur Papa Sakho, Directeur des études à l’Institut de  population, développement et santé de la reproduction (IPDSR), dévoile ses préoccupations : ‘’Mon premier souci, c’est au niveau de l’Union africaine. Parce que le document commun sur la migration dit que chaque Etat est libre d’appliquer les principes qui ont été mis en place pour la gestion de cette question. Et il fait référence à la souveraineté des Etats. Donc, il y a un problème à corriger à ce niveau. Aussi, toutes les conventions n’ont pas été ratifiées dans l’espace Cedeao. De ce point de vue, on a donc le problème lié à l’harmonisation des textes nationaux par rapport aux législations communautaires.’’

Sory Kaba : ‘’C’est une question de souveraineté des Etats’’

En écho à cette réaction, le  Directeur des Sénégalais de l’extérieur a mentionné que la politique migratoire est ‘’très difficile’’ en Afrique. Selon Sory Kaba, chaque Etat africain a développé des initiatives pour les étrangers qui arrivent dans son territoire, y compris pour ses ressortissants établis à l’étranger. Fort de ce constat, M. Kaba en déduit : ‘’C’est une question de souveraineté des différents pays. Mais, il est évident que si nous voulons avoir une Afrique compétitive qui pèse sur le plan économique, politique…, nous devons dialoguer, faire un bon document de référence qui va prendre en compte les différentes conventions internationales ou sous-régionales. Ceci pour faciliter la mobilité des personnes, les échanges entre les différents pays du continent.’’

Le secrétaire général de Caritas Sénégal a, lui, aussi, relevé que le point le plus important reste la nécessité pour les Etats du continent, avec la société civile, d’avancer sur la question du cadre réglementaire de la migration. Ainsi, pour Abbé Alphonse Seck, la société civile doit faire en sorte que les politiques qui existent soient définies et appliquées au grand bonheur pour que la mobilité des personnes se fasse de manière harmonieuse. Il dit : ‘’Avec la migration, nous sommes devant un phénomène qui a des enjeux humains extraordinaires. Aucun Etat africain ne peut pas, à lui seul, prendre en charge cette question. Maintenant, au fur et à mesure, tous ceux qui doivent s’asseoir et réfléchir ensemble seront obligés de le faire en raison des problèmes liés à cette question.’’

PAPE NOUHA SOUANE

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