Des acteurs culturels appellent à la réouverture des salles de Ndar

L’université Gaston Berger a accueilli, hier, un convoi du Festival itinérant des cinémas africains de Catalogne. Quatre courts-métrages, dont ‘’Retour au cinéma Vox’’ d’Amina Awa Niang ont été projetés à l’amphithéâtre de l’UFR Crac de l’UGB. Une occasion qui a été saisie par certains acteurs du septième art pour plaider la réouverture des salles de projection et l’accès des jeunes, surtout les femmes au cinéma.
Dire que le cinéma a perdu son lustre d'antan dans la vieille cité est un secret de polichinelle. D’ailleurs, la ville très culturelle de Saint-Louis ne compte plus de salles de cinéma depuis belle lurette. Une situation qui n’honore pas Ndar, mais qui n’a pas laissé indifférents certains acteurs du septième art.
Profitant de la projection de son court-métrage «’’Retour au cinéma Vox’’, dans le cadre du Festival itinérant des cinémas africains de Catalogne, la cinéaste Amina Awa Niang a lancé un appel aux autorités et aux promoteurs pour la réouverture des salles de cinéma au Sénégal, en particulier à Saint-Louis. ’’Le constat est là amer. À Saint-Louis, on n’a plus de salles de cinéma pour un grand public, à part les amphis de l’UGB. Une situation qui fait que la ville ne peut pas contenir toute la créativité de la nouvelle génération de cinéastes et d'aspirantes cinéastes. C’est pour cela que nous plaidons pour la restauration et la réouverture des salles de cinéma dans la capitale du Nord. Les populations en ont besoin. J'ai réalisé ce film en 2024 à Saint-Louis, avec deux figures emblématiques de la culture saint-louisienne, Louis Camara et Djibril Sy. Mais faute de salles de projection, le public saint-louisien n’a pas beaucoup vu le film. Dommage’’, a déploré Amina Awa Niang.
La cinéaste saint-louisienne a également profité de l’occasion pour revendiquer la place des jeunes dans le métier du cinéma, surtout les femmes. Toutefois, Amina Awa Niang a admis que ce n’est pas facile, mais cela ne doit en aucun cas constituer un frein pour la femme pour réussir et exceller dans le milieu. ‘’Pour arriver à un certain niveau, il faut se battre. Même si ma famille me comprend, j'ai dû beaucoup me battre. Le cinéma est un métier où l’on voyage beaucoup, on rentre tard et quand on n'a pas une famille compréhensive qui apporte son soutien, c'est souvent difficile de réussir. C'est l'obstacle qui fait que beaucoup de femmes abandonnent vite, parce qu'il y a un manque de communication sur ces métiers", a déclaré Amina Awa Niang.
Pourtant, a-t-elle poursuivi, le cinéma peut être une forme de pensée pour la nouvelle génération de femmes cinéastes africaines pour porter des récits du continent, mais aussi les combats en tant que femmes sénégalaises et africaines.
Pour rappel, le festival itinérant est soutenu par la Catalogne. Pour Xavier Calderon Raya, délégué du gouvernement catalan en Afrique de l'Ouest, le festival donne plus de contenus aux échanges entre les cinéastes catalans et sénégalais, d'où son organisation avec ces quatre films qui ont été présentés à Dakar, à Kolda, à Ziguinchor et à Saint-Louis.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS