Publié le 10 Jan 2020 - 19:40
FIN DE PREMIERE PHASE (2014-2019)

Le PSE fait son bilan

 

Le Plan Sénégal émergent est en fin de première phase (2014-2019). La croissance économique se porte bien, la maitrise de la dette aussi, ainsi que d’autres indicateurs macro-économiques. Cependant, le secteur privé national peine à en tirer profit, d’où le focus dont il va bénéficier durant la deuxième phase.

 

Le Bureau opérationnel de suivi (Bos) du Plan Sénégal émergent (PSE) a procédé, hier, au bilan annuel des projets et réformes phares, qui coïncide avec la fin du quinquennat de mise en œuvre de la première phase du PSE. À en croire le Bos, des avancées notoires ont été constatées. Le taux de croissance affiche désormais une moyenne de 6 % contre 3 % avant 2013, le PIB par habitant connait une hausse de 24,4 %, le climat des affaires est devenu plus propice (le taux d’investissement est passé de 26,3 à 30,8 % en cinq ans). Une consolidation de la gouvernance territoriale (Acte 3 de la décentralisation) et un taux brut d’exécution de la première phase du PSE de 5 492 milliards en fin septembre 2018. Les recettes fiscales sont en hausse moyenne de 10 % (2014-2018).

On note aussi une hausse des revenus des producteurs de riz et 186 931 emplois ont été créés dans les secteurs de l’agriculture, l’agro-industrie, les mines, les infrastructures et les télécommunications. Selon le ministre en charge du Plan Sénégal émergent, Cheikh Kanté, ‘’la production de zircon est de 93 000 t en 2020 au lieu de 90 000 t prévues pour 2023. L’or est passé de 6 à 13 t. La production de riz, de 1 500 000 t, est passée à plus de 3 millions. L’horticulture a battu le record avec 2 400 000 t. Aujourd’hui, la page d’importation de la pomme de terre est tournée, car nous sommes passés de 469 000 à plus 1 million de tonnes. Le Sénégal est le premier pays en Afrique à se lancer dans l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives et 4e au niveau mondial. Ce n’est pas rien’’.

Toutefois, des inégalités persistent. C’est le cas des disparités salariales entre hommes et femmes. Il se trouve aussi que plusieurs facteurs ont concouru à des contreperformances de l’Etat. Ce sont la dispersion des moyens et des efforts du fait de la faible priorisation, l’absence de structuration des projets en amont, la faiblesse des capacités d’exécution, tout ceci combiné à l’absence d’auto-évaluation de l’Etat.

Des acquis à pérenniser

Quant au volet de l’électricité, il estime que l’essentiel, aujourd’hui, est la disparition des délestages. ‘’En 2012, nous n’avons trouvé que 1 648 villages électrifiés. Aujourd’hui, 3 864 villages le sont, à raison de 554 villages par an et le président prévoit l’électrification universelle d’ici 2024. Le Ter vient, lui, réguler la mobilité urbaine. Dakar subit des allers et retours au nombre de 7 200 000.  Cette infrastructure nous coûte environ 20 milliards de dette par an, mais selon la Banque mondiale, les embouteillages font perdre au Sénégal plus de 100 milliards de francs CFA. Nos détracteurs devraient mieux se renseigner sur la question’’, ajoute-t-il. La création d’Air Sénégal et l’érection du Parc de technologie du numérique positionne, selon lui, le Sénégal sur les rampes de l’émergence.

En outre, l’étude d’impact de la première phase du PSE a montré que l’accès à l’électricité booste le capital humain et le bien-être des populations, surtout celles en milieu rural. La prise en charge médicale et la scolarisation de la jeune fille en ressortent également bonifiées. L’électrification connaît une hausse de 7 % en milieu urbain en 2014 et en 2017, et 15 % en 2019 en milieu rural.

‘’Nous devons, quelles que soient nos divergences d’approche, chercher à nous accorder sur l’essentiel, c’est-à-dire apprécier objectivement les résultats crédibles pour préparer l’action. L’année 2019 incite à plus d’optimisme, avec une croissance économique toujours aussi robuste. Ces performances interviennent dans un contexte de tension commerciale exacerbée entre les USA et la Chine, combinée aux incertitudes du Brexit et à la situation sécuritaire dans la sous-région. Ce, en plus du ralentissement de l’activité, tant en zone euro que dans les pays émergents. Le Fonds monétaire international a d’ailleurs revu la croissance de l’économie mondiale à la baisse, soit 3 %, le taux le plus faible depuis la crise financière de 2008-2009’’, a déclaré le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott.  

Selon lui, pour la deuxième phase du PSE, le Sénégal place au cœur de sa stratégie le secteur privé national. Une politique de mise en œuvre sera arrêtée en fin de semestre 2019, pour une meilleure implication de ce secteur dans le financement des projets, mais également dans leur réalisation. ‘’Cette loi permettra une meilleure sous-traitance et cotraitance avec les multinationales’’, renseigne-t-il.

En vue d’appuyer les réformes de l’environnement des affaires, le Sénégal et l’Allemagne ont signé un accord de don de 70,8 milliards autour d’un plan d’action en quatre points : La réforme de la législation et de l’administration du travail, l’accès au foncier, le financement et le développement des PME et la formation professionnelle et technique. 

EMMANUELLA MARAME FAYE

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