Publié le 23 Dec 2015 - 20:15
FOIRE INTERNATIONALE DE DAKAR

La déception des sinistrés du Pavillon Vert 

 

La Foire internationale de Dakar (Fidak) a été prolongée jusqu’au 27 de ce mois. Mais pour l’instant, les exposants victimes de l’incendie survenu au Pavillon Vert, dans la nuit du 12 décembre dernier, ne sont pas satisfaits de leur bilan.   

 

L’édition 2015 de la Foire internationale de Dakar, initialement fixée jusqu’au dimanche 21 décembre, a été finalement prolongée d’une semaine. Mais d’ores et déjà, les exposants font le bilan de cette 24ème Fidak marquée cette année, par l’incendie du Pavillon Vert pour des causes non encore élucidées. Les sinistrés de la foire apprécient cette prolongation, mais n’ont pas encore sécher leur larmes. Après le feu qui a consumé presque toutes leurs marchandises, les exposants ont été recasés à quelques mètres du Pavillon Orange, sous un grand chapiteau blanc.

Si certains ont préféré plier bagages, faute de marchandises suffisantes, d’autres par contre comptent profiter de ces quelques jours de plus pour au moins rattraper les jours perdus. Mais en cet après-midi de lundi, c’est n’est pas la grande affluence devant les stands. L’ambiance est morose. Et les clients se font rares. Cette situation ne s’explique pas seulement, pour les exposants, par le Maouloud, mais aussi par l’emplacement du lieu de recasement. Ils jugent l’endroit très isolé par rapport au reste des autres Pavillons. Le site de recasement se situe en effet à l’extrémité gauche du Pavillon Vert, non loin des Pavillons Orange et Marron. Mais les vendeurs s’estiment mal placés pour faire des bonnes affaires. ‘’Ici, nous sommes au bout de la foire. Et le lieu n’est pas assez visible pour attirer les clients. Ce qui n’est pas le cas du Pavillon Vert’’, soutient le Malien Oumar Coulibaly.

Certains de ses voisins considèrent que les causes sont à trouver ailleurs, notamment la pauvreté de leur fonds de commerce due à l’incendie. ‘’Quasiment toute ma marchandise a brûlé. Il ne me restait que quelques cartons. J’étais obligé d’acheter des produits locaux pour avoir de quoi vendre’’, confie l’exposant tunisien Ben Ghorbal Mondher. Le vendeur de parfumerie et cosmétique artisanal interprète d’ailleurs le prolongement de la date de clôture comme ‘’un réconfort moral’’. Car, à ses yeux, même plusieurs mois de prorogation ne suffiront pas à combler le gap de la perte. ‘’Depuis 2003, je viens participer à ce rendez-vous international. Mais c’est la pire foire de ma vie. J’ai perdu plus de 25 millions de francs CFA de valeur de marchandises dans l’incendie’’, révèle-t-il d’une faible voix. Il dénonce aussi l’étroitesse des stands. ‘’J’ai payé exactement 655 mille francs CFA pour l’occupation d’une place de 12 m². Mais sous le chapiteau, les stands mesurent 9 m². Le Pavillon Vert, c’est une pierre de diamant. Les exposants s’arrachent les places, car il est très fréquenté par les clients’’, déclare le Tunisien avec une pointe de regret.

Promesses non tenues

‘’L’ouverture de la foire cette année a été tardive. Officiellement, elle a démarré le 5 décembre, mais en réalité, la plupart des commerçants ont commencé le 7. Beaucoup de stands n’avaient pas encore été montés’’, confie Alpha Thiam. Le porte-parole du collectif des sinistrés de l’incendie dénonce par ailleurs le non-respect des engagements faits pour les exonérer de certains frais. ‘’Le ministre du Commerce a déclaré officiellement que les sinistrés ne doivent plus payer les frais d’occupation des stands. Mais à notre grande surprise, on nous demande de nous acquitter de la moitié (10 mille F CFA/jour)’’, dénonce-t-il, en indiquant ne pas avoir travaillé deux jours durant, après l’incendie. Il espère néanmoins que tous les exposants seront indemnisés à l’issue de l’enquête en cours. D’ici là, avec ses voisins, il garde espoir.  

MAMADOU DIALLO

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