Publié le 10 Dec 2019 - 11:12
HAUSSE DES PRIX & LIBERTES CIVILES

La grogne se syndicalise 

 

Décidément, la fièvre commence à monter sur un front social de plus en plus mécontent. Après la grève mouvementée des étudiants hier, et la menace des syndicats d’enseignements (Saes, Sudes/Esr), c’est au tour de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) de s’y mettre. En Bureau exécutif ce samedi, ils ont trouvé ‘‘inacceptable la hausse du prix de l’électricité, après celui des produits hydrocarbures dans un contexte de blocage des salaires’’, informe le communiqué reçu à ‘’EnQuête’’ hier. Il en a profité pour apporter son soutien aux travailleurs de la Sénégalaise des eaux (Sde) et s’inquiéter du bradage de la production arachidière.

Au même moment, l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales sont en passe de battre le pavé pour exiger l’application de la loi sur la Fonction publique locale et une amélioration de leurs conditions de travail. Selon leur responsable syndical Sidya Ndiaye de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts/B) un préavis de grève a été déposé à la Direction du travail et de la sécurité sociale pour, dit-il, préparer un mouvement d’humeur, si rien n’est fait d’ici le 21 décembre prochain, date de l’expiration dudit préavis. Le syndicaliste ne peut pas comprendre cette lenteur apportée à la signature du décret. Or, estime-t-il, s’il s’agissait d’un décret qui arrange la classe politique, les choses n’allaient pas trainer autant. “Le gouvernement allait le signer en procédure d’urgence et, pourquoi pas, un simple décret portant sur les organigrammes type de la collectivité locale. Depuis un an, nous attendons. Les travailleurs ont décidé de se battre pour la sortie de ce décret’’, fait savoir M. Ndiaye.

Sur la liste des exigences des travailleurs syndicaux, figure également l’attente des mesures d’accompagnement pour les structures que l’Etat doit mettre en place afin de gérer les fonctionnaires communaux qu’on appelle directions ou agences. “Ce qui est important, c’est que cette société soit mise en place pour que la question des gestions des effectifs et de la masse salariale puisse être une réalité au niveau des collectivités locales’’, relate Sidya Ndiaye.

Ce dernier renseigne d’ailleurs que les travailleurs ne veulent plus de politisation dans le recrutement du personnel. “On doit recruter un personnel compétent, eu égard aux missions dévolues aux collectivités locales. Elles ont besoin de personnels compétents, capables de faire carrière, de gagner leur vie décemment’’, exige le leader de la Fgts. Sidya Ndiaye rappelle que, depuis 2011, la loi sur la Fonction publique locale a été votée et quand Macky Sall est arrivé (au pouvoir) il a signé au moins 13 décrets et tarde à ratifier le 14e. “Ça commence à durer. Les travailleurs sont énervés et ne comprennent pas. Chaque jour, ils entendent que des décrets sont signés à la pelle et que le nôtre reste en attente’’, se désole Sidya Ndiaye.

Le syndicaliste fait savoir ainsi qu’il est prévu une mobilisation de tout le personnel pour la sensibilisation sur les modalités pratiques d’une éventuelle grève. Cette fois, dit-il, ils comptent déployer tous les moyens pour que les autorités règlent ce problème.

 

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