Publié le 2 Jul 2014 - 17:09
HUILE, OIGNON, POMME DE TERRE, VIANDE…..

Les commerçants dictent leurs prix

 

En ce début de mois de ramadan, les prix des denrées alimentaires ont connu une certaine hausse. Dans les marchés, chaque commerçant impose son prix. Aussi, le poisson se fait rare, obligeant des clients à se rabattre sur la viande

 

La baisse des prix des denrées de première nécessité a été longtemps demandée par les populations. Même si certains ont connu une légère réduction, l’application cause beaucoup problème. Chaque commerçant impose son prix. En ce début de mois de ramadan, la situation est encore plus complexe. Huile, oignon, pomme de terre, viande, toutes ces denrées ont un prix différent, selon le lieu.

Au marché Castors, les gouttelettes de la pluie du matin ( hier mardi) n’ont pas empêché commerçants et clients de vaquer à leurs tâches. Souleymane Dia s’attelle à protéger sa marchandise de la pluie. Vêtu d’un jean bleu avec une chemise de la même couleur, ce trentenaire n’a pas attendu pour augmenter les prix des denrées. Son seul motif est que le pays va mal.

‘’Tout est devenu cher dans ce pays. On ne peut pas continuer à écouler nos marchandises à bas prix sinon on ne s’en sortira pas’’, s’est-il défendu. Dans ce marché, chacun dicte son prix. Le kilogramme de l’oignon est vendu entre 300 et 350 francs, celui de la pomme de terre vacille entre  400 et 500 francs, la viande de bœuf est à 2600 francs et le litre d’huile s’échange contre 900 ou 1000 FCFA

Djibril Bâ ne met pas de gants pour décrire la situation : ‘’On ne peut pas appliquer tout ce que nous dicte le gouvernement, parce que ces gens là ne font pas ce qu’on leur demande. Ils gèrent leurs ministères comme bon leur semble, ils n’ont qu’à nous laisser gérer notre marchés à notre façon. Moi j’augmente les prix en fonction de la demande’’, dit-il. Avant de poursuivre : ‘’nous sommes en période de ramadan, donc les prix doivent être revus à la hausse pour qu’on puisse  gagner quelque chose afin de bien préparer la fête’’, argumente M. Bâ.

Au marché Tilène, la donne n’a pas changé. Dans cet endroit, les clients, même s’ils ne se lamentent pas trop, avertissent leurs vendeurs de ne pas songer à une quelconque hausse. ‘’Pour l’instant, les prix sont abordables, même s’il y a une légère hausse qui ne se sent pas’’, explique Maïmouna Diarra, une cliente.

Non loin d’elle, Safiétou Tine met en garde son boucher. ‘’On est en début du ramadan, arrêtez vos magouilles en augmentant des 100 francs par-ci des 50 par-là. Durant chaque ramadan, vous haussez les prix pour vous remplir les poches. Ce n’est pas honnête, alors que vous jeûnez’’, avertit-elle.

Le poisson, un produit halieutique  rare au marché  

Mais, pour le vendeur Ndiaga Diagne, la hausse des prix n’est pas liée au ramadan. ‘’Peut-être que ça coïncide, mais nous le faisons quand il le faut’’, s’est-il vite défendu.

Si certains produits alimentaires sont disponibles sur le marché et parfois à des prix élevés, le poisson lui est devenu une denrée rare. En plus d’être cher, ce produit halieutique est désormais un luxe pour les clients. Beaucoup d’étals sont vides. Les rares marchands trouvés sur les lieux n’en disposent pas en quantité suffisante.

Selon les vendeurs, depuis quelque temps, ils ont d’énormes problèmes pour s’approvisionner en produits halieutiques. ‘’On ne trouve rien aux quais des pêche. Les pêcheurs nous vendent les  bacs de poissons à des prix exagérés et pour nous en sortir, on est obligé de doubler les prix’’, explique Aïcha Fall.  Face à cette situation, certains clients sont obligés de se rabattre sur la viande de bœuf afin de pouvoir assurer un bon diner après la rupture du jeûne.

VIVIANE DIATTA

 

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