Publié le 30 Jan 2020 - 00:11
INTÉGRATION RÉGIONALE ET GESTION DES CORRIDORS

Le plaidoyer des acteurs économiques

 

Les acteurs économiques ont profité, hier, du Forum d’intégration régionale et de gestion des corridors, pour porter des plaidoyers forts à l’endroit des autorités. Ils souhaitent la résolution du problème du corridor Dakar - Conakry et la mise en place d’un comité de réflexion et d’orientation pour lever les contraintes.

 

 ‘’Intégration régionale et gestion des corridors’’. C’est le thème débattu, hier, à la Foire internationale de Kaolack. Ce thème a réuni les acteurs économiques de la Guinée et du Sénégal qui ont discuté des opportunités que peuvent offrir les corridors qui relient les deux pays. Pour lever les contraintes, le président de la Chambre de commerce de Kaolack, Serigne Mboup, préconise la mise sur pied d’un comité de réflexion et d’orientation. Selon lui, des efforts restent à faire pour atteindre l’idéal unitaire. Il évoque le problème des infrastructures. Une préoccupation essentielle des acteurs économiques.

Pour ce faire, dit-il, il est nécessaire de mener ‘’une bonne étude’’, sachant que les investisseurs sont prêts à mettre la main à la poche.

Pour Serigne Mboup, les dispositifs sont là. Il suffit juste de les améliorer et de se tourner résolument vers la construction d’infrastructures à même de soutenir l’effort de développement. ‘’Il nous faut des infrastructures ferroviaires et maritimes. Nous ne sommes pas là pour demander l’impossible’’, plaide-t-il. Mais il note, pour le déplorer, qu’il est beaucoup plus facile d’aller récupérer des marchandises à Paris qu’en Guinée.

Une remarque qui n’a pas laissé indifférent le président de la Chambre de commerce de la Guinée. El Hadj Mamadou Baldé, qui appelle à des discussions sérieuses, soutient qu’ils ont besoin d’un accompagnement de la part des autorités. Ceci, selon Serigne Mboup, pourrait beaucoup contribuer à faire face aux tracasseries douanières et policières auxquelles les chargeurs sont souvent confrontés.

L’implication du secteur privé

‘’Nous devons nous impliquer davantage. Nous devons discuter avec les institutions publiques. Cela peut conforter le secteur privé dans l’avènement de l’intégration de la CEDEAO’’, dit-il. Avant d’ajouter : ‘’Souvent, on dit que, pour combler la balance commerciale, il faut exporter, certes. Mais la meilleure solution est de combler le marché intérieur, d’avoir des partenariats et faire en sorte que ce qu’on fabrique nous-mêmes soit ce qu’on exporte’’, soutient-il.

Pour sa part, le directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec), Mamadou Ndione, trouve que le commerce intra-africain, dans la perspective de mise en place de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf) est encore entravé par des coûts élevés des transports et des services logistiques. Qui sont les conséquences de l’insuffisance des infrastructures de transport et des barrières au commerce dans les frontières et sur les grands axes routiers.

A cela, s’ajoute les tracasseries et la forte présence d’opérateurs informels, sans compter la faible capacité d’investissement des acteurs pour résoudre les équations logistiques.

Cette rencontre, selon M. Ndione, peut être considérée comme une ‘’réunion de famille’’. Il souligne qu’entre Dakar et Conakry, c’est 1 136,7 km. Il se trouve qu’un camion passe huit jours, alors que dans la réalité, il arrive qu’un véhicule puisse faire 17 heures en roulant à 65 km/h.

Ce rendez-vous permettra aux experts de faire des propositions pour trouver une réponse logistique et administrative à cette question vitale, au moins réduire le trajet d’une journée. ‘’Sur le corridor Labé - Conakry, la partie sénégalaise est en bon état. En plus du corridor direct via Tambacounda et Kolda, d’autres options de trajets existent via des pays limitrophes comme le Mali et la Guinée-Bissau. Il y a également la voie aérienne et la voie maritime qui peuvent être explorées en ligne directe et régulière’’, a-t-il proposé.

Toutefois, le DG du Cosec a souligné que des efforts sont en train d’être consentis car, dit-il, il est possible, de Dakar à Tambacounda, de rouler vite. ‘’L’Etat du Sénégal a beaucoup fait et continuera sur cette lancée. Le plus grand projet du port de Yène est en train d’être réalisé et il sera acquis d’ici quatre ans. Il y a aussi le renouveau portuaire de la plateforme de Kaolack pour assurer la navigabilité’’, se réjouit M. Ndione.

Il estime ainsi que le pays est dans ‘’la bonne dynamique’’ par rapport aux procédures sécuritaires et douanières. Il y a l’implantation de neuf aires de corridor, un projet structurant pour l’économie, oeuvre du Cosec.

AIDA DIENE

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