Pourquoi Soya Diagne est rentré chez lui samedi et ce dont on lui reproche

Le samedi dernier en fin d’après-midi, Soya Diagne a été interpellé par les limiers de la Sûreté urbaine (SU) du commissariat central de Dakar. Selon nos informations, des instructions sont venues du ministère de la Justice via le procureur général, qui les a transmises au procureur de la République pour que les limiers de la SU interpellent Soya Diagne et l’interrogent sur ses accusations contre le président de l’Assemblée nationale – que notre décence nous interdit de rapporter ici.
Après son interpellation, le procureur a demandé sa libération et lui a remis une convocation pour comparaître ce lundi. Les choses pourraient se compliquer pour lui, car notre rédaction a obtenu une vidéo et des captures d’écran de publications Facebook où il formule des accusations contre El hadji Malick Ndiaye, le président de l’Assemblée nationale.
Nos interlocuteurs indiquent que M. Diagne serait très proche d’une haute personnalité du parquet de Dakar . « Il serait son courtier », affirment-ils.
Selon toujours nos sources, d’autres plaintes contre M. Diagne seraient en cours d’instruction au parquet. Parmi ses victimes présumées figure un ancien basketteur qui affirme avoir été escroqué de 40 millions FCFA par M. Diagne. Une affaire qu’EnQuête suit de près.
Sur sa page Facebook, Soya Diagne a livré sa version des faits : « Si on vous dit que ce pays est une énigme, croyez-le. J’étais tranquillement assis avec des amis au Terrou bi comme d’habitude, quand soudain cinq individus massifs m’ont encerclé en demandant : “Êtes-vous Soya Diagne ?”. Ma réponse fut affirmative. Ils m’ont alors présenté leur carte de police en déclarant : “Nous avons reçu l’ordre de vous emmener. Veuillez nous suivre.” Je me suis levé calmement. Arrivé à la police centrale, ils m’ont conduit à la Sûreté urbaine. Après trente minutes d’attente, on m’a annoncé : “Le chef de la SU a demandé à vous remettre une convocation pour lundi à 10 h.” À ce jour, on ne m’a toujours pas expliqué les motifs de cette interpellation. » Il a ajouté : « Je précise n’avoir reçu aucune convocation – ni par téléphone ni en main propre. Je ne comprends toujours pas ce qui justifie un tel procédé. »