Publié le 4 Oct 2013 - 13:23
INTRUSION DE 6 PERSONNES DANS LA CELLULE DE HISSÈNE HABRÉ

Ses avocats incriminent Sidika Kaba et demandent des sanctions

 

 

Cherche-t-on à intimider Hissène Habré du fond de sa cellule ? Une question qui s’impose suite aux inquiétudes émises hier par les avocats de l’ancien président tchadien.

 

L’intrusion inopinée, lundi 30 septembre dernier, de six hommes de tenue dans la cellule de l'ex-Président tchadien Hissène Habré met ses avocats dans tous leurs états. À travers un communiqué parvenu à EnQuête, ils dénoncent une ''agression psychologique et verbale'' exercée sur Habré du fond de sa cellule. Ses avocats parlent d’une dérive grave qui serait encouragée par le ministre de la Justice Me Sidika Kaba et exigent que la lumière soit faite sur cette affaire.

''Le lundi 30 septembre 2013, le Président Habré était sur sa table de travail à l’intérieur de sa cellule quand il a entendu la porte de la pièce grincer fortement. Étonné, il s’est retourné et s'est retrouvé face à 6 personnes qui avaient déjà pénétré à l’intérieur de sa cellule et se positionnaient au centre de la pièce : 4 hommes et 2 femmes (française et belge). L’un des hommes portait une tenue militaire et les insignes d’un grade de commandant. Il a déclaré être de la direction de l’administration pénitentiaire. Le Président Habré  n’a pas échangé avec ces personnes inconnues, et devant le climat tendu, après quelques propos tenus par ces individus, le groupe s’est retiré de la cellule'', rapporte la note. Pour les avocats de Hissène Habré, ''cette intrusion forcée viole les règles de procédure de visite et des droits d’un détenu''. Elle traduit aussi ''un acte de violence intolérable posé contre la personne du Président Habré'' qui serait abandonnée à elle-même. Et pour cause, notent-ils, «les passe-droits accordés à des personnes étrangères et dont l’identité a été dissimulée et le demeure encore 48h après, inquiètent quant au climat de permissivité et d’insécurité qui entoure la personne du Président Habré''.

Les avocats exigent de ''connaître l’identité des personnes à qui le ministre de la Justice a accordé des passe-droits, se rendant complice de cet acte attentatoire aux droits du Président et d’agression psychologique et morale et ce, après avoir lui-même insulté publiquement ce dernier''. En conséquence, la défense du Président Habré demande à être édifiée sur «les motifs de cette visite, l’origine des instructions reçues à l’effet de procéder à ladite visite, la nature des autorisations reçues aux fins de pénétrer à l’intérieur de la prison, les modalités aux termes desquelles ces individus ont pu se procurer les moyens de pénétrer dans la cellule''. Les conseils de l'ex-président tchadien veulent que les résultats de cette enquête soit rendus publics, que les violations constatées fassent l’objet des sanctions administratives prévues par les textes en vigueur, ''sans préjudice des actions que la défense du Président se réserve d’entreprendre au vu de cette enquête''.                  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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