Le Remidev regrette la recrudescence des départs

Dans le cadre de la Journée internationale des migrants (JIM) célébrée hier, le Réseau migration Développement (Remidev) a abordé la question migratoire sous le thème ‘’Migration, résilience et inclusion : Quelles visions, politiques et stratégies pour s’adapter au nouveau contexte migratoire ?’’.
La JIM constitue l'une des activités phares du Remidev. Comme chaque année, elle mobilise l'ensemble des acteurs afin d'établir un véritable état des lieux autour de la lancinante question migratoire. “Cette année, au Sénégal, la Journée internationale des migrants intervient dans un contexte de durcissement des politiques migratoires depuis quelques années, avec un impact réel sur le droit à la mobilité. Dans ce même sillage, elle intervient aussi dans un contexte de persistance des départs vers l'Europe, l'Amérique et d'autres horizons”, contextualise le secrétaire général de l'Union pour la solidarité et l'entraide (USE), Mamadou Diop. Selon M. Diop, la recrudescence des départs mérite qu'on s'y attarde davantage. “Ces départs notés ces derniers mois au Sénégal suscitent plusieurs interrogations par rapport à l'efficacité des politiques publiques et imposent la nécessité de lancer des réflexions sur l'exigence ou non de changer de paradigme concernant la gouvernance et pour une meilleure prise en charge des besoins des communautés”.
Mais, comme bien souvent en de pareilles occasions, la responsabilité des gouvernants n'a pas été épargnée. “L’État, en ce qui le concerne, devra renforcer la gouvernance à travers l'application d'une politique migratoire nationale inclusive et respectueuse des droits des migrants. Pour ce faire, on sollicite un appui aux familles et un engagement supplémentaire plus conséquent sur la problématique des migrants”, affirme la coordinatrice du Remidev, Aby Sarr.
D'un point de vue plus ou moins extérieur, Mme Sarr parle cette fois-ci d'une meilleure “prise en charge des migrants détenus dans les prisons”, sans oublier la question des “visas et de la liberté de circulation au cœur des politiques publiques”.
D'après la coordinatrice du réseau, il faudrait penser à la promotion de la “mobilité intra-africaine en supprimant les visas d'entrée et les tracasseries administratives pour tous les ressortissants des pays africains, et en développant la migration circulaire dans différents domaines et dans plusieurs pays”.
Selon la coordinatrice du Remidev, il faudra favoriser “l'insertion des jeunes dans les zones d'exploitation minière”. En outre, Mme Sarr met sur la balance l'exploitation des “niches dans l'économie verte, l'exploitation minière, l'industrie et l'artisanat pour renforcer l'emploi des jeunes”. Mais cela passe nécessairement par un développement de “la formation professionnelle et technique pour les jeunes dans les métiers surtout liés à l'agriculture et à l'exploitation des ressources naturelles”.
En guise de rappel, le 18 décembre de chaque année, la communauté internationale célèbre la Journée internationale des migrants (JIM), proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 4 décembre 2000 (résolution A/RES/55/93). Elle marque ainsi l'adoption, le 18 décembre 1990, par les Nations Unies, de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille (A/RES/45/158).