L’évadé Bathie Diaw écope la perpétuité.
La Cour d’assises de Saint-Louis a condamné hier, par contumace, un évadé de la prison de Louga aux travaux forcés.
Bien qu’il ait réussi à s’évader durant sa détention préventive, Bathie Diaw a été sanctionné pour le meurtre de la dame Soda Diop. Et depuis hier, une peine des travaux forcés à perpétuité et un mandat d’arrêt planent sur sa tête. C’est à l’issue d’un jugement par contumace rendu par la Cour d’assises de Saint-Louis. En effet, depuis le 1er décembre 2010, Bathie Diaw s’est évadé de la maison d’arrêt et de correction de Louga où il était en détention préventive.
Manœuvre de son état, l’accusé a été placé sous mandat de dépôt trois mois auparavant. Natif de Ngueumbeul (région de Louga), il avait ôté la vie à la dame Soda Diop en lui assénant plusieurs coups de pilon. Les coups étaient d’une rare violence à tel point que le pilon s’est cassé en quatre morceaux. La victime était décédée une semaine plus tard, le 26 Juillet 2010 à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba. Le certificat médical fait état de deux blessures ouvertes au niveau de la nuque, d’un traumatisme crâno-encéphalique.
Dépeint comme un drogué par certains, un fou par d’autres, Bathie Diaw avait reconnu les faits devant le juge d’instruction. ‘’Soda Diop n’a jamais supporté ma présence dans la maison et ne ratait jamais une occasion pour tenir des propos blessants à mon endroit’’, s’est-il défendu devant le magistrat instructeur. Il a ajouté avoir été offusqué par cette énième humiliation. Raison pour laquelle, a-t-il dit, il a battu la victime pour lui donner une leçon. La correction a viré au drame car Soda Diop n’a pas voulu se laisser faire. ‘’En réaction au coup de pied que je lui ai donné, Soda a saisi un pilon pour répliquer, mais j’ai esquivé et je me suis emparé du gourdin pour lui donner des coups à la tête’’, a-t-il raconté au juge. Lorsque la victime s’est affalée, il en a profité pour prendre la fuite et se cacher dans les buissons. Selon toujours l’accusé, le lendemain, il s’est rendu à Touba d’où il dit avoir appris la mort de la dame Soda Diop.
Pour obtenir un non-lieu, Bathie Diaw a confié au juge d’instruction qu’il n’avait pas l’intention de tuer la dame mais qu’il avait été emporté par la colère.
Cependant, la fille de la victime a battu en brèche les dénégations de l’accusé. D’après sa déposition, Bathie avait jugé infeste le repas servi par la victime. Entré dans une colère noire, il a commencé par rouspéter et il s’en est suivi un échange de propos aigres-doux. La fille de la victime d’ajouter que pendant que sa mère s’affairait à ranger les ustensiles, l’accusé l’a surpris par derrière avec un violent coup de pilon… qui a été fatale à la dame.
FARA SYLLA (Saint-Louis)
